Toujours un peu lent.
Faut dire que cette évasion se déroule un peu trop vite et qu'après on ne sait pas trop ce dont ça va parler. Les éléments n'arrivent pas trop tard, mais le scénario reste un peu brouillon dans les intentions. C'est tout de même plaisant à regarder, les personnages sont là, suffisamment construits et bien exploités. Il y a des conflits, pas beaucoup, mais il y en a, c'est un peu redondant parfois aussi et les résolutions passent correctement.
La mise en scène est toujours aussi plaisante : de très beaux plans, un montage parfois audacieux (des raccords dans le mouvement, je ne pense pas que c'était une première, mais ça passe bien), un travelling sympathique (on sent bien la lourdeur de la caméra). Et puis des acteurs toujours en forme. Musidora est toujours aussi belle et sexy à mes yeux, Édouard Mathé fait bien son boulot sans jamais en faire de trop et puis il y a le délicieux Marcel Lévesque ! Je ne sais pas qui est ce bonhomme, je ne sais pas s'il était une vedette incontrôlable ou une star que le réalisateur a laissé faire ce qu'il voulait ou un acteur complètement fou ou autre chose... en tous cas ce type joue comme un DeFunès avant l'heure, il cabotine constamment, n'hésitant pas à jeter au moins un regard caméra à chacune de ses apparitions ; il est aussi du genre à exagérer le moindre de ses mouvements, ce qui dénote fortement avec toute la sobriété des autres acteurs. C'est étrange, mais ce petit Marcel apporte finalement beaucoup de joie, beaucoup de couleurs à ce film. Comme quoi, le cabotinage peut être une bonne chose parfois.
Bon, tous les acteurs ne sont pas bons, ou sont mal dirigés. par exemple le plan où Fernand Herrmann fouille les valises, on filmera ça comme ça de nos jours mais avec une caméra DV à la place, ça ne fonctionnerait absolument pas, ça ferait trop amateur ! Il faut bien le dire, le grain a tendance à professionnaliser une image. Une caméra DV de mauvaise qualité accentue très vite les défauts d'un plan.
Bref, ce cinquième épisode est divertissant.