Un très beau film qui m'a rappelé "Les Misérables" de Victor Hugo, et son adaptation au cinéma en noir et blanc que j'ai le plus appréciée... Jean Valjean y est forçat condamné aux travaux forcés dans un pénitencier pour avoir volé un peu de pain...
Ici les forçats sont des gosses où les petits durs côtoient ceux qui y ont été enfermés pour des broutilles, et enfermés dans une école de redressement réputée "modèle". En fait les enfants sont moins bien traités que de animaux, et travaillent gratuitement, offrant une main d'oeuvre sans concurrence à l'industrie.
Le scénario est émouvant, et tous les enfants jouent à merveille, les rats de leurs geôles aussi...
Un journaliste va compatir...
Rufus tient ici peut-être son meilleur rôle : celui d'un directeur de prison impitoyable,et croyant tuer dans l'oeuf l'émancipation de ses emprisonnés par l'humiliation, les sévices, la maltraitance tous azimuts y compris sexuelle, l'exploitation scandaleuse, au point que certains se pendent ou encore s'évadent !
Constance Dolé joue elle aussi, avec le talent qu'on lui connaît et on aimerait la voir plus souvent sur nos écrans !
Je n'en dirai pas autant de Laurent Lucas, pas du tout convaincant, emprunté...
Mais la palme revient à Paul Crochet, dont beaucoup ne peuvent mettre un visage sur le nom, mais que dès qu'il apparaît à l'écran, les mêmes se disent "ah, c'est lui" tant il a joué de rôles avec talent !
les yeux sont sourcils blanchis et très épais, et le visage est buriné par les rides de l'âge.
Quel excellent choix de Sylvie Brochère, directrice de casting !
Ici, il est l'un des vauriens du film qui raconte sa galère peu de temps avant de mourir...
C'est un de ses derniers films : il est décédé en 2012 à l'âge de 92 ans.
Très beau film, poignant et révoltant, accompagné d'une musique aussi parfaite que la réalisation.
Une réussite.
Numéro 23 le 24.04.2018