Entre deux mondes
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Il y'a tout dans ce film. Des émotions véhiculées magistralement par les actrices, une mise en scène qui a de la gueule, un scénario aussi crédible et cathartique que réaliste et dés-illusoire ainsi qu'un jeu d'actrice et d'acteur grandiloquent sans tomber dans le grand guignolesque.
Je vois les Veuves comme une variation du chef d'oeuvre de Micheal Mann: Heat. Car même si ont n'y retrouve pas les mêmes thématiques scénaristiques, les rapports entre les persos, l'attachement à ceux-ci, la façon de décrire la ville évoque le travail du maître. C'est une version street, féministe, dénonçant le racisme aux states et la pauvreté de la banlieue de Chicago notamment ou se place l'intrigue dans la 18ème circonscription.
Arnaques, magouille politique, braquage, drame et action se mêlent et s'entremêlent avec une limpidité déconcertante sans que ce ne soit complexe. L'histoire est riche en personnages et pour une fois les seconds rôles sont très développés et intégrés au fur et à mesure, non sans explication. C'est assez déconcertant mais réellement plaisant à vrai dire.
La réalisation de Steve Mcqueen est d'une dureté toujours aussi prenante sans qu'elle n'empiète sur le fait qu'on soit dans un film de braquage. La première scène deviendra surement une des meilleurs du genre:
Un parallèle de fou entre le braquage en plan séquence et le réveil au matin auparavant de chacun des gangsters avec la découverte de leurs femmes qui prendront la relève suite à leur mort. Faire comprendre l'histoire aux spectateurs en quelques minutes, sans trop d'expositions, juste par des regards, très peu de dialogues, les plans, le montage faisant le boulot. C'est sublime!!!
S'ensuit un film sociétale, un film de gangsters, un film de braquage, un drame, des deuils, de la corruption, tout étant lié avec maestria. Aux thématiques de Steve Mcqueen sur le sacrifice, le mal, le racisme, que l'on retrouvait dans (Hunger et 12 years a slave) s'ajoute la détermination, le féminisme de l'écrivain Gillian Flynn (ici scénariste avec Mcqueen) se traduisant dans réalisme des actions des veuves du titre (que l'on pouvait retrouver dans Gone Girl).
Le film est à la fois d'une finesse et d'une dureté sans faille, tel un film somme sans pour autant se la péter. On se retrouve dans un film ou l'histoire est pris à bras le corps sans digressions ostentatoires car les thématiques et les nombreux personnages s'accordent tous à un moment ou à un autre et ce jusqu'à une belle conclusion qui nous laisse tout perplexe.
C'est un anti Ocean's. Un pur film de rue à la mise en scène classe et maîtrisé qui fait bien mal au cul à de nombreuses reprises, pour toutes les raisons que j'ai nommés. En espérant que Steve Mcqueen continue dans cette voie là et que Gillian Flynn continue à écrire des scénarios de cet acabit!
Une belle surprise de fin d'année en tous cas et une belle claque cinématographique!
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Créée
le 30 nov. 2018
Critique lue 738 fois
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