On dirait que ce court métrage de Jean Rouch est l'un de ses moins aimé, or c'est peut-être celui que j'ai préféré jusqu'à présent. C'est sans doute le Rouch le plus dans la fiction (ou ne sait jamais vraiment où se trouve la limite avec lui) que j'ai vu, mais je l'ai trouvé, comme à son habitude, très juste dans ce qu'il décrit. Il décrit ici la jeunesse de deux jeunes filles de quinze ans, ces jeunes à qui on tente de vendre la jeunesse au travers d'idoles qui gagnent plein d'argent...
L'émancipation de la femme qui passe par la consommation, par le sexe sans plaisir pour faire comme les autres...
Et puis cette phrase finale où cette jeune fille est prête à prendre le risque d'être heureuse, magnifique !
En fait c'est un film très court et pourtant diablement dense, ça dit énormément de chose, pas toujours de la façon la plus subtile qu'il soit, mais j'aime cette façon de ne pas tortiller du cul pour chier droit, si tu es jeune et que tu vois ce film, que tu peux te reconnaître dans ces deux ados, forcément ça va te faire réagir sur la vacuité de ta façon d’appréhender la jeunesse par la consommation.
C'est un film assez intelligent, il faut bien l'admettre et ça me donne encore plus envie de continuer le cinéma de Jean Rouch.
Ah la jeunesse, l'âge où l'on croit qu'à 25 ans on est vieux...