J’ai pris ce film comme ça à la médiathèque enfin pour être honnête la présence de Keanu Reeves au casting a eu raison de moi.
Au début de mon visionnage, je n’arrêtais pas de me dire » quel film loufoque ! « . Je me demandais même si j’allais continuer de le regarder. Finalement, j’ai arrêté de chercher le pourquoi du comment et j’ai tout regardé.
Par bizarre, j’entends pas au sens d’un film de Tarantino ou de Tim Burton. Ici, les personnages ont tout ce qu’il y a de plus commun, classique. Mais, il y a quand même une grain de folie par-ci par-là. A commencer par exemple par la naissance même de l’héroïne, Pippa Pee.
Cette dernière m’a d’ailleurs rappelée celle de Garp dans l’œuvre de John Irving ou encore celle d’Edward Bloom dans Big Fish.
On peut dire que la maman de Pippa est une des plus folles du film. Dommage que son personnage incarné par Maria Bello soit dans la surenchère comme celui de Winona Ryder. A contrario, celui de Pippa malgré sa vie tourmentée est trop éteint parfois j’ai trouvé.
Cette dernière incarne à elle seule la desperate housewive dans une banlieue résidentielle pour vieux. Encore fallait-il le comprendre puisque le sujet est à peine évoqué tout comme le pourquoi de sa présence en ce lieu ( l’explication arrivera un peu tard). C’est d’ailleurs ce que je reproche un peu à ce film. Ce dernier joue et repose trop sur les non-dits de sorte qu’il est difficile d’entrer dans le jeu et de comprendre les règles. Plein de choses nous échappent donc; un deuxième visionnage s’impose sans doute.
Pourtant, sur bien des points, le film se révèle intéressant notamment dans sa réflexion sur les femmes. Femmes qui sont souvent piégées, confinés dans leurs rôles d’épouses oubliant qu’elles sont des femmes avant tout. Des femmes comme Pippa Lee qui ont tout donné pour leur vie de famille et qui au final, se trouvent lésées quand les enfants quittent le nid. Quant aux hommes, ils ne sont pas plus chanceux toujours à la quête de la jeunesse et/ou de la mère au foyer parfaite.
J’ai trouvé dommage que le père de Pippa ne soit pas davantage traité d’autant que je trouve cet acteur charismatique ( Tim Guinee) . Il offre dans ce film une scène très réussie mais qui nous laisse sur notre faim car on ne donne jamais son point de vue à lui sur tout ça.
Ce n’est qu’à la fin du film ( ou au cours) que j’ai compris pourquoi le Figaroscope disait que ce film était » doux-amer« . On a cette impression finalement que Pippa Lee n’a pas cessé de jouer des rôles; des rôles qu’on lui a attribué mais qu’en est-il de sa propre vie, de son moi intérieur? Pippa Lee nous dit à un moment que ce n’est pas parce que les femmes se sont libérées qu’elles le sont vraiment. Tragique non? Et pourtant, tellement vrai…