« Si tu vas aussi vite que je t’emmerde, pour une fois tu seras en avance sur l’horaire »

Assez féru de bonnes vannes et persuadé que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, je suis forcément client des dialogues exquis de msieur Michel AUDIARD.. Mais Audiard, ce n’est pas que les Tontons, Lino et Gabin en patriarche, c’est aussi la farce bucolique et légère comme dans ce film méconnu de 1960..

D’après le livre de René FALLET, le film retrace les aventures de trois pépés vétérans de la « Grande » (WWI pour les incultes), plutôt bien portés sur la chopine et la rigolade à Tioune en Vendée.. Jean-Marie PEJAT (Jean GABIN) et Blaise POULOSSIERE (NOEL-NOEL) refusent d’accuser leur âge et font ce qu’ils faisaient dans les années vingt, que ce soit dans la petite auberge du village ou au pince-fesses.. Cependant, l’arrivée de leur ami Baptiste TALON (Pierre FRESNAY) et son intention de s’installer dans une maison de retraite tenue par des religieuses changera la routine. D’abord offusqués par le choix de s’enfermer dans ce « bagne pour vieux », quelques mésaventures dans le village pousseront les deux compères à accompagner leur ami..

Pour celui qui aime les dialogues délicieux, ce film est un gâteau : chaque réplique, chaque vanne est une pique en langue de bouse, avec l’accent campagnard bien d’la-bas.

Les trois acteurs sont extras : Gabin en gros bourru, Noël-Noel en ptit papy malicieux et Fresnay en top nerveux avec sa voix bien bien particulière (« 14 d’tension quand on m’emmerde pas ! ») forment un trio de grands-pères de rêve.. Le scénario, même s’il n’est pas super original, laisse à loisir le temps de profiter de leurs farces, de leurs embrouilles de potes (notamment sur l’adultère de Talon et de la mort « accidentelle » de madame Poulossière).

En résulte un film délicieux, qui sent à fond les années 50 avec tout ce qui se faisait de français à l’époque (le rouge, les bals et la bonne rigolade).

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Didier_Ridoux
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le 17 août 2013

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