La scatofication comme moyen de voyage dans le temps: brillant!!
Ok, l'existence de Christian Clavier est en soi une insulte lancée à la face de l'art dramatique tout entier. Ok, Jean Reno est un acteur comme on rêverait d'oublier qu'il en existe. Mais ce film, ce film... Il fait carrément ressortir tout leur potentiel enfoui. Et si les 5 premières minutes l'on rage sur leur incapacité à transmettre une quelconque émotion à travers leur jeu, le décalage total du film, tout en restant dans des limites respectables, leur donne une profondeur insoupçonnée. L'on en vient même à s'attrister des malheurs de Godefroy de Montmirail et à prendre un malin plaisir à voir Jacquart s'en prendre plein la tronche.
Résumons, pour les quelques-uns au fond de la salle qui n'auraient jamais entendu parler de ce film. Au XIIème siècle, un comte et son écuyer consultent un mage afin de les aider à ramener à la vie le père de la mie du premier, embroché par celui-ci qui le prenait erronément pour un ours (rapport à la sorcière qui... euh bref, pas besoin d'entrer dans les détails). Le mage décide donc de les faire revenir dans le passé pour réparer l'erreur, mais se trompe dans la confection de la potion. Du coup, nos compères se retrouvent plongés en plein XXème siècle, avec les conséquences qu'on imagine. Assisté de sa descendante, qui le prend pour un cousin dérangé, il va essayer de regagner son époque avant que le temps ne se réécrive.
C'est pas si con que ça, en fait. Et c'est une bonne occasion de cracher à tour de bras (oui, c'est joli, hein) sur les nobles et bourgeois de France, ce qui reste et restera jouissif pour tout un chacun. Les seconds rôles, Lemercier et Bujeau en tête, soutiennent largement le film et lui donne une toute autre dimension que le simple "deux guignols dans le futur" qu'on aurait pu attendre.
Et puis zut, pas envie de commencer les grands tralalas, ce film est terrible parce qu'il ne se prend pas au sérieux et que les acteurs eux-mêmes semblent prendre beaucoup de plaisir à tous les délires débiles qu'on y trouve. Le réalisateur s'est fait plaisir, on sent l'âme de gosse: les acteurs qui jouent plusieurs rôles, les effets spéciaux kitsch au possible, Clavier qui bouffe du plastoc, clavier qui arrache des torchères électriques, Reno et Clavier qui s'acharnent avec application sur une camionnette, Lemercier qui crée un rôle tout bonnement hilarants... Des trucs de gosse.
Et pour peu qu'on ait encore une âme d'enfant, difficile de ne pas partager le délire.