Ce film réalisé sous l'occupation est une allégorie que le public de l'époque à bien comprise. Le baron Hugues représente Pétain, sa cour c'est Vichy, le diable c'est les boches et le cœur qui continue de battre, c'est celui de la France.
Malheureusement ce beau scénario est gâché par une mise en scène pompeuse jusqu'au ridicule. Les acteurs sont dirigés de telle manière qu'ils prennent tous des airs solennels à l'excès. On se croirait revenus au temps de Sarah Bernhardt.
Le choix d'Alain Cuny pour jouer l'un des rôles principaux est révélateur. Ce tragédien grandiloquent et ténébreux, dont les airs profonds dissimulent une forme d'absence est le plus pompier de tous les acteurs français.
Arletty réussit de trop rares instants à s'extraire de cette chape.
Heureusement, Jules Berry échappe à tout contrôle. Le vieux cabotin n'a besoin de personne, il connait son métier et roule tout seul. Il suffit de lui donner un texte et de le mettre devant une caméra, et encore le texte est facultatif, il est habité par son personnage, il est diabolique.
C'est dommage, le scénario était fabuleux, mais les dialogues pas à la hauteur.