Dans une petite station balnéaire italienne au début des années 50, cinq jeunes gens, désœuvrées et englués dans l’insouciance de leurs adolescence alors qu’ils avoisinent la trentaine, traînent leur angoisse dans les bars et les rues désertes, assumant la vacuité de leur existence rythmée seulement par la saison estivale ou le carnaval. Vaguement conscient que le temps file, ces grand veaux ou ces inutiles, passent leur temps à élaborer des projets de gloire qu’ils ne réaliserons jamais préférant la douceur de vivre aux crochets de leurs parents plutôt que d’affronter les responsabilités d’une vie d’adulte faite d’incertitudes. Un jour, leur vie est bouleversée lorsque le chef spirituel du groupe est contraint à la fois d’épouser la fille qu’il a engrossée et de travailler...


Merci Monsieur Federico Fellini pour ce chef d’œuvre que je vénère et qui reste toujours mon film préféré depuis la première fois que je l’ai vu il y a 30 ans. Sans doute faut il avoir eu, à un moment de sa vie comme Fellini lui-même, un état d’esprit proche de ces personnages pour apprécier à ce point ce film. Il n’empêche que ce film est un petit bijou d’humour, d’ironie et d’émotion bercé par la sublime musique de Nino Rota et interprétés par d’inoubliables acteurs.


Loin de les condamner, Fellini brosse le portrait de ces jeunes oisifs irresponsables avec une tendresse infinie car même si leur comportement n’est pas directement expliqué, on peut penser que cette atmosphère de fin du monde dans une petite station balnéaire si triste hors saison est l’image même de cette vie normale mais sans éclats que fuient les Vitelloni. A cette vie terne où la mort est au bout du chemin, nos héros vivent, aidés par des parents complaisant, une vie de substitution qui s’avère finalement encore plus dérisoire et grotesque comme l’illustre si bien la merveilleuse scène de la fin du bal toute emplie d’amertume.


Seul espoir, partir loin mais encore faut il avoir le courage de quitter le cocon familial avant qu’il ne soit trop tard car le temps passe trop vite et ravive un peu plus l’angoisse qui étreint ces jeunes gens attardés...

Achilleas
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le 29 nov. 2020

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