Un confort movie à l'Italienne.

Dans une petite ville balnéaire animé seulement par le carnaval et les vacances, cinq adultes au chômage qui vivent encore chez leurs parents mènent une vie sans objectif. Un seul rêve les animent : l'évasion, quitter leur ville d'enfance (Rimini). On les appelle les Vitelloni, "les inutiles".

Ce film italien (qui se détache du néo-réalisme italien de l'époque), au allure plutôt dramatique et comique se révèle être à la fois drôle, attachant et intéressant.

Drôle de part les différences de comportement des personnages qui sont opposé (comique de caractère). En effet Moraldo, l'un des personnages principal est assez rêveur, romantique, étourdi quand à l'inverse son ami Fausto (Franco Fabrizi) est un coureur de jupon, lâche et vaniteux (il continue de tromper sa femme même après leur mariage). Les deux personnages sont mis en valeur avec cette opposition de caractère. Là où les scènes drôles, tourne au ridicule des personnages comme Fausto qui va s'excuser, même supplier Sandra de le pardonner pour son infidélité. Il est tourné au ridicule de part les exagérations au niveau du dialogue, du jeu d'acteur mais aussi de la musique triste en fond (de Nino Rota). Cela rajoute un aspect comique au film grâce à ce côté ridicule donné aux personnages mais aussi avec les différences de comportements et quiproquos. Le film met en lumière également l'idée de groupe (les vitelloni se présentent toujours à 5) et d'individualité (seul, donc soit à 5 soit seul).

Ce film est également attachant pour ses personnages comme celui de Moraldo (Franco Interlenghi). Celui-ci est discret, rêveur et romantique qui souhaite partir de sa ville natale. L'évolution de son personnage est très intéressant car celui qui était un jeune homme plutôt discret va oser prendre les devant au fur et à mesure du film, s'affirmer en tant qu'homme (respectueux et qui pense plus à lui-même).

Fellini livre également un film attachant pour la camaraderie dans la dans la bande d'amis avec Riccardo (Riccardo Fellini) (chanteur et bon vivant), Leopoldo (Leopoldo Trieste) (écrivain passionné), Alberto (Alberto Sordi) (pour l'amour qu'il porte à sa mère où même les scènes comiques). Je pense notamment à celle ou il fait un bras d'honneur à des ouvriers qui travail. Résultat, il finit par se faire courser après que leur voiture est planté. Cette scène met en avant à la fois le caractère des Vitelloni qui ne travaillent pas, se moquent de ceux qui travaille mais se font vite rattraper par la réalité : ils ne valent pas mieux, au contraire.

On se prend d'affection pour le personnage de Sarah (Leonora Ruffo) (qui vit un amour ou son mari lui est sans cesse infidèle) et pour la bande d'amis fêtard. Le contexte ne peut-être négligé : une Italie d'après guerre qui sort du fascisme qui souhaite passer à autre chose. Les parents des personnages ont connus la guerre, eux ont vécu enfant durant celle-ci.

Enfin, le film est intéressant même si s'accrocher dès le début peut-être difficile. Revoir le film une deuxième fois après avoir fait quelques recherche dessus rend le deuxième visionnage plus plaisant et là, on comprend le sens du film et on l'apprécie réellement à sa juste valeur.

De plus, le narrateur change de voix, de celle de Moraldo à celle semblable à Fellini. Une part de Fellini est mise en avant dans chacun des personnages, ce qui fait d'ailleurs de ce film un film autobiographique.

En résumé, I Vitelloni est un film drôle, attachant et intéressant qui met en avant la place de la femme à l'époque (inférieur à l'homme). Mais également l'évolution, le fait de prendre son destin en main et l'importance du groupe. Les Vitelloni se présente soit seul soit en groupe (toujours à 5).

"Who cares not for art cares not for life" - Léopoldo.