Les Volontaires du goût
La propa-gang décide de faire le récit (entre autre) de la bataille de Pearl Harbor, et ils auraient dû appeler ça "Le Jour le plus con". Ça aurait pu s’appeler Le Jour le plus con, le film faisant...
le 30 janv. 2019
Ce film de pur propagande a toujours sa petite réputation grâce aux nombreux effets spéciaux du spécialiste Eiji Tsuburaya (qui s'occupa des Kaiju Eiga de la Toha) au point d'avoir été utilisé par les américains comme de véritables images de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor.
Il est vrai que le raid du 8 décembre est particulièrement bien fait et possède encore quelques plans et trucages épatant avec des maquettes qu'on devine gigantesques et très détaillées. D'autres ont pris un coup de vieux mais aucun n'est ridicule ou bâclé.
La seconde séquence de guerre (au large de la Malaisie donc) est moins impressionnante pour son jeu d'échelle assez pénalisé par le manque de relief de la mer et moins de navires à l'image. Le découpage n'est aussi pas autant immersif d'ailleurs, reposant trop sur un champ-contre-champ.
Comme ces deux séquences ne suffisent pas à meubler un film de 2h, il faut bien broder sur une histoire. Elle fonctionne plutôt bien dans le premier tiers où l'on découvre en même temps que le jeune protagoniste le monde l'armée : l'entraînement physique, les cours théoriques, les premières leçon de pilotage, avoir une mentalité de battant, la cantine, les élèves en morse qui s'entraîne au code avec leur baguette et leur bol à la cantine... Autant dire que c'est très didactiques, sans finesse ni mesure dans la glorification de l'Empereur, de la gestion des recrues et de la camaraderie. La famille n'est pas en reste avec la mère qui considère avec une certaine fierté qu'elle n'a plus de fils puisque désormais il appartient corps et âme à l'armée. Sans oublier le grand cousin qui vient toutes les 20 minutes pour faire la leçon de moral à son cadet pour lui dire que sa vision reste encore très étriquée en oubliant le principal : l'Empereur !
Mais ça passe grâce au sens du cadre de Yamamoto qui joue habilement des figures géométriques pour composer de nombreux plans inspirés. Qu'il s'agisse des séquences en extérieur en nature, des intérieurs familiaux ou des camps d'entraînements, Yamamoto évite l'enlisement statique et la lourdeur démonstrative par sa mise en scène vivante et dynamique.
Par contre une fois que le jeune héros est devenu un pilote aguerri, il n'y a plus grand chose à raconter et on n'échappe plus aux longs discours militaires enregistrés sans grande inspiration. Les personnages aussi deviennent plus unilatéraux et affichent un grands sourires extatiques quand ils apprennent que leur mission sera un aller sans retour.
Malgré toute la qualité des trucages, on finit par suivre passivement les 20 dernières minutes.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 100 ans de cinéma japonais - 1ère partie
Créée
le 14 oct. 2018
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