Sensoriel et sensationnel.

Peu de films sont capables de vous emmener là où vous le souhaiter tout en gardant de la surprise. C'est presque mystique comme situation, je crois que cela relève d'un équilibre précis entre l'écriture, le montage, le jeu, la mise en scène, la musique ou encore la photographie. Et un tas d'autres choses. Les yeux de Julia bénéficie grâce à tout ceci d'un immense cachet, qui lui est propre. D'où découle du caractère, la scène d'ouverture est révélatrice d'un pouvoir de marquer les spectateurs avec très peu de détails mais avec des images incisives et précises.

Chaque personnage est écrit de manière très juste. Ce qui donne de la crédibilité à l'ensemble et renforce l'impression de réel. La relation entre Julia et sa sœur est pleine de pudeur, ce qui souligne l'aspect touchant du lien. Julia est écrit comme un personnage intelligent avec du relief, c'est ce qui fait du long métrage plus qu'un film d'horreur.

Concernant la réalisation, le hors-champ a beaucoup d'importance mais c'est utilisé avec parcimonie. Ce qui fait échos avec le sujet du film qui est majoritairement la vue. Bien entendu le support "film" est parfait pour identifier le public, le cinéma étant un art en partie visuel. Nous regardons quelqu'un qui ne peut plus regarder. En résulte forcément des choses fortes au visionnage.

Les yeux de Julia possède tout pour être une oeuvre intemporelle sans mauvais jeux de mots, ça saute aux yeux !