Ce film, réalisé par Irvin Kershner et sorti en 1978, n'est pas mal mais sans plus. C'est ici l'histoire de Laura, photographe, qui voit, à travers les yeux du tueur, ses modèles se faire tuer les uns après les autres. Dès les premiers plans, le film met directement le spectateur dans l'ambiance. Nous assistons en effet dès le début au premier meurtre, aux premières manifestations "surnaturelles" que développe le personnage principal (puisqu'elle arrive à voir à travers le regard du tueur), ce qui rappelle énormément le giallo. Effectivement, je pense d'ailleurs que c'en est une inspiration directe, on retrouve, dans l'esthétique du moins et dans la construction des plans, du giallo. Notamment déjà dans la vue subjective, beaucoup utilisée par Dario Argento et puis dans les meurtres un peu gores (mais pas vraiment parce-qu'on est aux États-Unis et que c'est plus prude qu'en Italie) commis à l'arme blanche, ce qui est là aussi, une signature du giallo. Et puis, même dans l'histoire en elle-même, nous avons une enquête policière mêlée à du fantastique et le personnage principal travaille dans le domaine artistique, autres caractéristiques que nous retrouvons beaucoup chez Argento. Mais n'est pas Argento, ou Mario Bava par exemple, qui veut et le film n'en est qu'une pâle copie, en tout cas face aux chefs-d’œuvre du genre ! Le film n'est pas non plus mauvais mais il possède tout de même des longueurs non négligeables. Et c'est très dommage car j'aime beaucoup l'ambiance, ce côté très 70's ressort énormément et participe beaucoup à l'atmosphère du film, et l'histoire n'est pas trop mal foutue, même si elle est un peu prévisible et que son twist est un peu tiré par les cheveux (ce qui rappelle, par ailleurs, une nouvelle fois le giallo avec ses fins bien souvent extravagantes). Concernant les acteurs, nous retiendrons principalement Faye Dunaway et Tommy Lee Jones qui jouent très bien ! "Les Yeux de Laura Mars" aurait donc pu être un bien meilleur giallo américain mais perd malheureusement bien souvent le spectateur, à cause d'une intrigue qui peine à être captivante sur la durée.