Les Yeux de sa mère par Roland Comte
Mathieu Roussel (Nicolas Duvauchelle) est écrivain. Son premier livre, Palimpseste, a connu un beau succès mais, depuis, il gagne sa vie en écrivant des biographies non autorisées et volontiers sulfureuses de stars. Pour son dernier livre, il a décidé de s'infiltrer dans la vie de la célèbre journaliste Lena Weber (CatherineDeneuve), qui présente depuis 15 ans le journal de 20 heures. Il se fait alors engager par elle comme assistant et, profitant de la confiance qu'elle lui témoigne, il rassemble des informations sur les côtés cachés de sa vie.
J'ai lu sur ce film plusieurs critiques peu amènes : "mélo bobo-banché", "mélo choral de la jet-set", "romance sentimentale et casting à forte valeur ajoutée" (Le Monde), "mélodrame aux accents quelque peu almodovariens" (Excessif), etc. Même si je n'ai pas souscrit à 100 % à ce film et que je partage, avec quelques autres spectateurs, un sentiment d'inachevé, je l'ai malgré tout bien aimé. Les acteurs sont bien dans leur rôle : Catherine Deneuve, excellente en star déchue et humanisée par cette déchéance, Géraldine Pailhas, bluffante dans le rôle d'une danseuse étoile, Marisa Paredes, royale et chaleureuse dans le rôle de la tante-mère de substitution de Maria, Nicholas Duvauchelle, toujours aussi troublant dans le rôle de l'auteur frustré devenu "fouille-merde" pour survivre. Mais la révélation du film est celle de Jean-Baptiste Lafarge, un jeune acteur de 17 ans, d'un magnétisme et d'un naturel d'autant plus étonnants que c'était son tout premier film. Gageons que nous entendrons parler de lui. La scène où il interprète la chanson "Ma fille" de Serge Reggiani est un pur moment d'émotion. Je voudrais aussi tirer un grand coup de chapeau au compositeur de la BO, un argentin du nom de Gustavo Santaolalla dont la musique qui accompagne le film est sublime du début à la fin. C’est ce même compositeur qui avait réalisé la BO du Secret de Brokeback Mountain.