Takashi the killer
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AVERTISSEMENT : Bien que ce ne soit pas nécessairement un problème, il est probable, voire inévitable que cette critique spoile à partir d'un moment. Donc, en guise d'intro, je vous conseillerais tout simplement, si j'étais moi, de ne pas forcément commencer Takashi Miike par ce film (encore qu'il soit parfaitement abordable sans avoir lu le manga dont il est tiré, preuve vivante à l'appui, contrairement à d'autres adaptations du stakanoviste Miike plus "condensée"...), bien qu'il soit excellent. Allez voir son Itchi The Killer, son incroyable Dead or Alive, et son reconnu et apprécié The Audition par les amateurs d'horreur (qui m'a étonnamment toujours laissé froid, mais bon, les goûts, les couleurs...Etc), son non moins excellent Visitor Q qui a su séduire malgré son propos extrême même les cercles cinéphiles embourgeoisés (voire son épisode dans la série Masters of Horror reconnu a posteriori comme peut-être le meilleur de ladite série, avec La Fin Absolue du Mondeum de Carpenter) pour vous faire une idée.
Ceci étant dit, allons-y gaiement.
J'aime les réalisateurs qui ne s'imposent aucune limites, qui bouffent de la pellicule au km et osent gratter à tous les râteliers, quitte à se manger quelques murs au passage.
Miike a en plus réussi à s'imposer comme un adaptateur de manga live bien loin des merdouilles qu'on peut nous servir pour surfer sur le succès d'une série à la mode. Il le fait parce qu'il aime visiblement ça.
Et Lesson of Evil le confirme indéniablement. (Crows aussi, dans son genre)
Je parlais des réalisateurs avec des dizaines voire centaines de films au compteur, et difficile (pour moi) de ne pas penser à un film de Jess Franco des 60's (entre autres, j'y reviendrai peut-être), le à la fois bon et mauvais Le Sadique Baron Von Klaus, tout entier tendu vers une scène magistrale, qui malheureusement n'a pas survécu à la censure. Ce qui nous donne une mise en tension sans résolution. Et le film perd tout son sens (la scène ayant été depuis peu retrouvé, l'exemple tombe à l'eau) (mais l'attente valait carrément le coup!)
Lesson of Evil fonctionne de façon analogue. Après une intro très "slasher" dans l'âme, on oscille entre le thriller un peu tiède et une sorte de Great Teacher Onizuka version BCBG qui ne décolle pas vraiment, film de lycéens, drame, thriller, on ne sait vraiment pas trop où le film veut nous emmener, d'autant qu'il fait montre d'une certaine pudeur en terme de sexe et de violence qui a de quoi surprendre quand on connaît la bête... du moins, durant son premier tiers, disons.
Car tout vient à point à qui sait attendre, et la réponse arrive dans le dernier tiers du film : un pur jeu de massacre sans une once de pitié, un battle royale unilatéral (qui se paie le luxe d'être moins gratuit qu'il n'y paraît, pour qui souhaite prendre la peine de gratter les croûtes et écarter les viscères), bref, cruel sans virer au "torture porn", gore, efficace, nihiliste, frontal, on retrouve un Miike en grande forme qui prend indéniablement plaisir à se défouler, et compense les baisse de rythme ponctuelles de la première heure avec du gore jouissif où l'on peine à prendre sa respiration.
Un "to be continued" vient gâcher peut-être un peu le final, mais bon, la suite nous réservera peut-être de bonnes surprises, si tant est qu'elle existe. (et la réponse est "non, (mal)heureusement )
Jouissif, excessif, Miike avait encore des choses à dire en 2012, et ça faisait longtemps que je n'avais pas pris un tel pied dans ce domaine.
En attendant la sortie chez nous de The Sadness, pourquoi ne pas s'accorder cette petite gâterie ?
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Créée
le 31 janv. 2022
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