Ce qu’il reste d’insouciance
Un court-métrage évoquant les Roms et la question de leurs « évacuations », voilà de quoi attirer l’attention, d’autant que la question est encore d’actualité.
Le film ne nous apprend rien qu’on ne connaisse déjà, mais il a le mérite de nous présenter la situation du point de vue des principaux intéressés, même si c’est forcément trop court. On sait bien la précarité des Roms, eux qui vivent dans des camps comme on en voit tous, pas bien loin de chez nous, dans des terrains vagues pleins de déchets ou no mans land qu’eux seuls acceptent d’occuper, mais d’où ils se font déloger. Le droit et la morale…
D’où la précarité de la scolarisation des enfants, évoquée dans le film, les jeunes étant contraints de se rendre à l’école par des chemins buissonniers, au sens propre, ou de récolter quelques pièces en diffusant de la musique dans le tram, malgré la défiance de certains usagers qui ne les voient que comme des voleurs. Le film évoque notamment ce qui s’est passé en 2004 lorsque des enfants roms ont été arrêtés à l’école. Heureusement, dans le film, la prof sauve l’honneur des Français, face au policier et au principal qui ne font qu’exécuter des ordres honteux. C’est un peu caricatural, mais il me semble que c’est une piqûre de rappel indispensable.
Bref, un film humaniste qui nous rappelle une fois de plus à quel point il est facile de stigmatiser ces gens qui ne sont déjà pourtant pas les mieux lotis et qui méritent notre respect, comme tous êtres humains. La politique du bouc-émissaire est un trompe l’œil qu’il faudrait enfin parvenir à dépasser.
Est encore sur Arte+7, et sera visible le 26 juillet à 4h40...