Alors, cette entame ne s'annonce pas facile... mieux vaut lire la prochaine phrase très vite ça passe mieux. Uneanguillemutantetuetoutlemonde! Voila pour le scénario, autant poser de bonnes bases dès le départ, c'est plutôt solide et ça tient relativement bien la route. On a une fâcheuse tendance à rebuter l'histoire dans ce genre de grosse production dont le financement à été assuré aux deux tiers par son voisin après un odieux chantage.

Poursuivons, après une scène d'introduction ou l'on aperçoit la bestiole faire un carnage, la première focalisation se porte sur un individu de type masculin qui joue de l'harmonica en se promenant avec deux gros rats morts trouvés au fond d'une cuisine crasseuse. Là, il fallait trouver le héros, loin d'être évident je dois l'admettre, il est même expert en animaux si vous voulez tout savoir. Ainsi commence une périlleuse journée pour lui puisque la première mission qui lui incombe est de retrouver un chien disparu. Il est d'ailleurs accompagné du shérif (son ex-femme, c'est très important) qui recherche activement deux dangereux fugitifs, en fait ils se baladent dans un marais (les uns comme les autres).

Pendant ce temps, un groupe d'idiots du village part faire une excursion en canoë tandis que trois benêts et une gourdasse rejoignent ce qui semble être un campement-labo Ikéa monté à la va vite près d'une rive boueuse. On n'avait rien vu venir et pourtant c'est bel et bien la base du fameux scientifique militaire qui en sait toujours plus que les autres et qui mène des expériences pas nettes, en l'occurrence ici sur des anguilles. Tiens donc comme c'est bizarre. Entre temps j'ai aussi pu recenser trois gros dont deux vraiment énormes ainsi qu'un bègue avec une oreille décollée, niveau quotas je pense que c'est bon. Sans oublier que la sur-anguille mutante en profite pour décimer la population, elle arrive même à rentrer dans une canalisation de douche bien que plusieurs lois de la physique s'y opposent fermement; une erreur sans aucun doute minime dans un script jusque là impeccable. S'en suivra un meurtre ridicule.

Le vaillant héros, après avoir retrouvé le chien mort dans des circonstances suspectes et reconquit par la même occasion son ex-femme (ou l'inverse car on pressent un mental en papier de la part du shérif), profite du repos du guerrier tant mérité. Déjà douze morts. Ces jean-foutres décident alors d'aller casser la croûte après cette journée harassante. Bon là en découvrant plusieurs cadavres ils se rendent bien compte qu'ils vont devoir s'y mettre, sauf qu'ils ne savent toujours pas à quoi ils ont à faire.

Le lendemain une battue est organisée par un groupe d'idiots car le fils du chef des idiots a disparu lors de la balade en canoë, le shérif intervient car il est rigoureusement interdit de pister un groupe d'enfants avec des fusils de chasse. Le père indigné relèvera ses lunettes en guise d'argumentaire, laissant apparaître un léger strabisme et le représentant de l'ordre se verra contraint de céder sous la pression au caprice du bovin. Juste à côté se trouve le spécialiste en anguilles et ses quatre disciples, le héros va leur rendre une petite visite afin d'éclaircir certains points obscurs. Après une beigne l'affreux scientifique passera aux aveux, révélant ainsi que c'est lui qui a créé cette infamie. Aller hop branle-bas de combat, débriefing général pour tout le monde, le professeur peut localiser l'anguille dans un rayon de sept mètres grâce à un rasoir électrique et la tuer avec une capsule de cyanure, en route. A noter que le chef des idiots à qui il manquait déjà probablement une case, perd quinze points de Q.I à chaque fois qu'il revêt un accessoire ou qu'il l'enlève (lunettes, casquette).

Bien que parfaitement organisés les différents groupes de recherche subissent des pertes lourdes, les effets spéciaux sont d'ailleurs criant de réalisme, on peut aussi établir la fiche caractéristique du monstre qui peut se déplacer tant sur la terre ferme que dans les arbres, est insensible aux balles et ne métabolise pas le glucose (c'est ainsi qu'il épargne un gueux diabétique). Après moult péripéties et dialogues vides de sens le chef des idiots décède suite à un regrettable accident. En effet par un affreux concours de circonstances la flèche de cyanure destinée à l'anguille lui arrive dans la poitrine tandis que le scientifique se sacrifie en tentant d'éradiquer le nuisible avec un ingénieux dispositif induisant un survoltage localisé dans le marais. (Il fait des éclairs dans l'eau avec une boite et des câbles de batterie et il meurt).

Le plan B consiste donc à lui faire une injection de glucose liquéfié, malheureusement cette audacieuse tentative s'avérera infructueuse, la dose de glucose administrée ne lui étant pas létal. Le plan C consiste quant à lui à récupérer des grenades sur le cadavre du chef des idiots. Par ailleurs, une fois mort celui-ci s'est enlevé la flèche de cyanure plantée en plein cœur se disant ainsi qu'il pourrait sans doute mieux faire le mort. En fait non, il bouge toujours les paupières. Bref, les armes à feu, l'électrocution et le glucose s'avérant inefficaces, le shérif propose de couvrir le fou qui patauge avec deux grenades et invoquant la bête, avec un simple pistolet. Encore raté me direz-vous, mais non, c'était sans compter sur l'esprit très joueur de l'anguille qui décide de gober la grenade lancée de manière aléatoire dans les airs.

Enfin le calvaire est fini mais on pourrait facilement entrevoir une suite.
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le 13 mai 2011

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_Capitaine

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