Adaptation d'un livre réputé inadaptable, L'histoire de l'amour est un livre sur un livre. L'oeuvre papier, d'environ cinq-cent pages, n'est pas du tout linéaire, chronologique, mais traite par petits chapitres éparses de la plus grande histoire d'amour jamais vécue. Celle d'un garçon qui aimait une fille, et qui avait promis de lui raconter des histoires toute sa vie. La guerre les séparant, elle part à New-York, lui tente d'échapper aux nazis. Tous les deux juifs, ils fuient. L'homme continuera à écrire des histoires et à lui envoyer. C'est leur histoire d'amour. Mais le roman de leur histoire est perdu, et il n'en reste plus aucune trace.
Le film présente cette recherche de la plus belle histoire d'amour moderne jamais vécue. L'ambition est là. L'humour "juif" est là (avec entre autre le petit Bird, persuadé d'être l'envoyé de Dieu sur Terre, tordant). L'amour, les sentiments, les émotions sont là.
Mais c'est peut être l'ambition qui pose problème. Il y a une véritable volonté de mise en scène de Radu Mihaileanu. Or les moyens ne sont pas là. Malgré Laurent Daillant, un bon directeur photo français, cette dernière n'est pas une réussite. Certains mouvements de caméra sont impressionnants, mais la faible technique numérique gâche beaucoup de choses.
De plus, bien que la scénariste ait fait un bon travail, après quelques questions à la sortie du cinéma, le récit ne fut pas clair pour out le monde.
Quant aux acteurs, ils apportent tous quelque chose de très personnel au film. Le jeu est bon. Sophie Nélisse et Gemma Arterton confirment leur formidable talent.
Avec son septième film de cinéma, Radu Mihaileanu confirme que ses histoires et sa mise en scène sont multiculturelles, que ses ambitions sont grandes. Filmer différentes époques, différents personnages, différentes Histoires, différents Amours, en évitant les principaux clichés, est une belle preuve de maîtrise de son sujet par le réalisateur. C'est aussi appréciable pour ce film de 2h20 que les nombreuses questions qu'il pose, trouvent plus ou moins une réponse même si elles mettent tout leur temps à être données.