Dans le New York aisé où tout le monde est écrivain ou éditeur, un jeune homme cherchant à s'affirmer entame une liaison avec la maîtresse de son propre père...
Deuxième film de Marc Webb sorti en 2017 après le très touchant "Mary", "The Only Living Boy in New York" (on va oublier le titre VF par politesse) n'a pas eu les honneurs d'une sortie en salle en France et débarque dans l'anonymat le plus total en DTV malgré son casting prestigieux.
Pour une fois, on comprend assez vite pourquoi, le film n'a absolument rien de honteux en soi, il est même plutôt bien réalisé, bien interprété et quelques passages surnagent grâce à des dialogues écrits avec une justesse évidente (une des signatures de Webb d'ailleurs) mais "The Only Living Boy in New York" ressasse une intrigue archi-connue dans un environnement archi-connu peuplé de personnages archi-connus. Un jeune homme en quête de soi (Callum Turner), une potentielle petite amie hésitante (Kiersey Clemons), un père volage (Pierce Brosnan), une mère malade (Cynthia Nixon), une maîtresse qui fait tourner les têtes à toutes les générations (Kate Beckinsale) et un voisin alcoolique à la verve brillante (Jeff Bridges), tous ces stéréotypes forcément bien plus intelligents que la moyenne gravitent autour d'une intrigue qui tourne complètement à vide en ne sachant pas quoi raconter de neuf dans un contexte bourgeois new-yorkais où toutes les pistes scénaristiques possibles semblent déjà avoir été maintes fois explorées par le passé. Même le hit "The Only Living Boy in New York" de Simon & Garfunkel pointe le bout de son nez. Tout est tellement attendu que l'on en vient à se demander pourquoi Marc Webb s'est retrouvé impliqué dans un tel projet. Seule la relation entre le héros et son voisin apporte des moments clairement supérieurs en matière d'écriture à toutes les autres propositions du film et nous laisse suivre tout ça sans trop d'ennui.
Le film réserve néanmoins une jolie surprise : une construction reposant sur un twist final assez rare pour ce type d'histoire. Ce dernier n'est pas tellement surprenant par sa teneur mais par sa manière de remettre en perspective une majorité de personnages que l'on croyait à sens unique, il crée une vague émotionnelle inattendue, nous les rendant d'un seul coup tous aussi attachants que dotés d'une réelle profondeur.
Mais, manque de chance, c'est aussi à ce moment qu'on est obligé de les quitter alors qu'on commençait à peine à réellement se sentir en phase avec eux, "The Only Living Boy in New York" ne nous laissant pas d'autres choix que d'imaginer un avenir proche qu'on aurait pourtant aimé voir mis en scène.
Au bout du compte, on peut comprendre ce qui a attiré Marc Webb dans "The Only Living Boy in New York" mais le film est totalement victime de sa propre construction, sans doute maligne sur le papier mais qui, à l'écran, échoue à être pertinente. Notre liaison à New York avec le film ne nous laissera qu'un souvenir éphémère...