Des films espagnols sur la Guerre civile, y'en a pas beaucoup. Des films sur la CNT, encore moins.
Libertarias aborde en effet un sujet difficile, complexe, encore presque tabou en Espagne. Il évoque les tension entre les femmes syndicalistes et la direction de la Confédération, mais aussi les divisions au sein des Mujeres Libres. Visuellement, il fait plaisir : ces drapeaux rouge et noir, ces bleus de travail, qu'est-ce que c'est beau !
Mais selon moi, Libertarias échoue dans la forme. Quand on aborde l'Histoire au cinéma, il faut selon moi s'attacher à décrire les trajectoires de vie les plus ordinaires. Pourquoi choisir une cul-bénite reconvertie à l'anarcho-syndicalisme comme personnage principal ? Est-ce que cette trajectoire de vie nous permet de comprendre la Guerre civile ? Au contraire, ce choix embrouille le spectateur intéressé. J'ajouterai que ce long-métrage fait une illustration très romantique / mystique hyper caricaturale de l'anarchisme.
Qui étaient ces femmes, féministes et libertaires ? Eh ben selon le film, elles étaient des espèces de saintes, des vierges rouges qui lisent Kropotkine comme on lit la Bible. Aïe Aïe Aïe. Faut dire que le bon cinéma sur l'Histoire de l'anarchisme et du communisme libertaire n'est pas foisonnant.
L'excellent film à voir sur la Guerre civile, c'est Land and freedom bien sûr.