Liegen lernen raconte les histoires d'amour successives d'Helmut, depuis ses 18 ans en 1982 à Düsseldorf jusqu'à ses 34 ans en 1998 à Berlin.
Les premières minutes offrent une vue d'ensemble du film, et la dernière copine d'Helmut lui dit : je voudrais vraiment savoir comment tu es devenu ce branleur lâche, coincé et incapable de s'engager (Ich möchte wirklich mal wissen, wie du so ein bindungsunfähiger, gefühlsgehemmter und feiger Penner geworden bist). Mais finalement Helmut est un homme de son temps. Il est décliné dans la société (allemande voire européenne) à beaucoup d'exemplaires. Sa petite histoire nous en dit beaucoup sur sa génération, avec en toile de fond la chute du mur, l'évolution des mentalités, et les démons intérieurs qui font que les relations amoureuses librement consenties passent et trépassent au gré de difficultés personnelles, de petits malentendus, d'égoïsme ou de carriérisme mal placé.
Liegen lernen ("apprendre à (se) coucher" en allemand, pouvant être interprété de diverses façons) est une comédie romantique et dramatique réaliste. On est avec Helmut, on est Helmut : son passage à l'âge adulte, son cercle d'amis, sa candeur touchante avec ses premières copines, ses parents qui divorcent alors qu'il les avait toujours cru un modèle de conservatisme ringard mais stable, son courage, ses joies et ses peines... On peut faire le rapprochement avec le Xavier de L'Auberge espagnole à Casse-tête chinois, mais avec moins d'effets de manche klapischiens, avec un certain dépouillement du superflu stylistique pour en venir au fait.
Très peu connu en dehors de l'Allemagne, liegen lernen part d'un postulat modeste, mais est pourtant un des rares films du genre qui touchent juste. Et une bonne BO accompagne le tout.