Je ne savais pas grand chose de ce Roger ; je savais qu'il était un grand critique, qu'il était connu avec Siskel pour leur 'two thumbs up' et qu'il n'était plus de ce monde. C'était donc au moins intéressant d'apprendre tout ça sur lui.
Malgré cela j'ai trouvé le film assez anecdotique. On brasse divers points de sa vie, on raconte les bonnes et les mauvaises choses sur lui. C'est bien mais ça manque de conflits. Le seul moment où le docu gagne vraiment en intérêt, c'est lorsqu'on aborde ses querelles avec Siskel : là on a du conflit, là ça devient intéressant.
L'auteur du documentaire flirte dangereusement avec le misérabilisme. Il ne s'en sort pas trop mal au début, évitant le sujet, se contenant de nous montrer l'état de Roger sans trop s'éterniser dessus. Puis il revient dessus de manière médicale, c'est intéressant aussi. Et puis ça vire à l'hommage misérabiliste, avec les pleurs de la veuve, les bons sentiments, la morale. C'est un peu lourd.
Le film est un peu décousu, forcément c'est un biopic où l'on aborde toute la vie de cet écrivain prolifique. Il y a quelques thèmes récurrents tel que son désir ardent d'écrire en toutes circonstances ou son sale caractère, mais ça part tout de même un peu dans tous les sens. La mise en scène n'est pas dégueux, l'image est soignée, le montage rythmé, les musiques pas trop envahissantes même si fort présentes. Le film bénéficie de témoignages intéressants de collègues, de réalisateurs et d'amis.
Bref, "Life itself" se regarde sans peine ; on y trouve pas mal de faits intéressants. Malheureusement l'auteur n'échappe pas au misérabilisme en fin de course et sans doute aurait-il dû se focaliser plus précisément sur certains sujets ou une certaine période plutôt que de vouloir aborder toute la vie. Dommage.