Martien go home
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le 21 avr. 2017
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Prenons quelques instants pour imaginer un Gravity se passant dans l’ISS. Remplaçons la mécano de service et le cowboy par une équipe de scientifiques et les météorites par un alien fourbe et meurtrier. Prometteur, non ?
Eh bien, c’est ce dont nous allons parler ici avec Life de Daniel Espinosa.
Nous découvrons donc ici une équipe de scientifiques chevronnés prêts à recevoir par colis recommandé un échantillon du sol de Mars afin de faire des tas de trucs de scientifique dessus.
Imaginer une partie de baseball où le batteur est sur Mars et le receveur est l’ISS. Retirer les frottements grâce à l’espace et la vitesse phénoménale de la balle en question, un satellite tout de même, et vous vous rendrez compte de l’ampleur du projet.
La balle dans le gant, ils ouvrent la piñata et en sortent un lopin de terre rouge. Miracle de la chose, la réponse à la grande question : oui, il y a de la vie sur Mars; une petite bactérie, semble-t-il, pas très sexe mais présente. Évidemment, pour qu’il y ait de l’action, notre bestiole, appelée Calvin, va partir en sucette et faire un buffet de notre équipe de blouses blanches.
Le scénario, vous l’aurez compris, on le voit venir. Cependant, il a le mérite d’être intéressant et de proposer une réelle tension, voire peut-être angoisse. Son développement se fait naturellement, sans grosse ficelle. Des éléments de surprise apparaissent çà et là et le tout est d’une jouissive cohérence.
De plus, l’ennui n’est pas de la partie, car Calvin regorge d'ingéniosité pour votre plan grande trouille. On n’échappe à la règle de certains jump-scares, mais sans excès. La tension est palpable tout du long et la frustration arrive même à son comble sur la fin du film : “Mais vont-ils la buter cette saloperie ?”.
Je ne vous parle même pas du plot twist de la fin de film qui, même si on ne le sent venir qu’en toute fin de l’histoire, offre une “bad ending”. Eh oui, la vie n’est pas biscuit pour nos blouses blanches qui, en plus de s’être faites zigouiller pour la majorité d’entre eux par le poulpe intergalactique, ils n’ont pu éviter que Calvin s’offre une croisière en Thaïlande. Et ça, j’apprécie.
I know what I feel is not rational, not scientific. I feel hate. I
feel pure fucking hate for that thing.
Life - Miranda North
Vous rappelez vous cette époque où Jake Gyllenhaal et Ryan Reynolds ne jouaient que des beaux gosses ? Cette époque est révolue.
L’un pilote, l’autre ingénieur, volant en gravité zéro, sont excellents tous les deux. Jake n’avait rien à me prouver. Ryan offre hélas des prestations inconsistantes et, ici, ça fait du bien de le voir en pleine possession de ses moyens et parfait de A à Z. Même si ça ne lui sauve pas la vie… Et préparez-vous, car j’ai eu mal pour lui.
Le reste du casting est plus anonyme pour moi, entre Rebecca Ferguson, Ariyon Bakare et Olga Dihovichnaya, bien qu’ils soient tous très bons.
La première, en tant que médecin de bord, transmet parfaitement la tension permanente dès le début de la furie meurtrière de Calvin. Ariyon Bakare, père adoptif de Calvin, subit le même destin tragique que César et Brutus. Il communique parfaitement cette ambiguïté paternelle partagée entre le souhait de mettre un terme à l’horreur et l’espoir en son enfant.
Enfin, Olga donne le change en capitaine, bien qu’elle soit celle qui m’ait le moins impressionné; peut-être la rectitude et le canevas commun de son personnage.
Enfin, last but not least, Hiroyuki Sanada, que j’adore peu importe le film où je le vois. La note japonaise j’imagine.
Contrairement à Gravity où l’on sentait, je trouve, hélas trop les moments de CGI à la louche, ici la réalisation est plus fluide et les effets spéciaux plus discrets. Évidemment, le zoo du coin manquait justement de calamar de l’espace, donc il a fallu le faire par ordinateur interposé, mais il est excellent. Les interactions avec l’environnement réel sont extrêmement bien retranscrites et impressionnent. Le moment de la poignée de main est particulièrement crissant !
Les moments en gravité zéro sont très convaincants et l’on s’offre également d’excellent panoramique sur notre planète bleue. Comme dans chaque film de ce genre, en fait.
Mais en un mot comme en quatre, la réalisation jouit d’un réalisme qui, aujourd’hui, ne fait plus vraiment la surprise. Bien que la teinte de l’image soit très belle et que le numérique rende très bien, je n’ai pas été ébahi. C’est agréable à l’oeil, ça fait le boulot et c’est ce qu’on lui demande. Après tout, on ne va pas voir ce genre de film pour une révolution visuelle.
En fin de compte, ce Life était une excellente surprise, peut-être même trop. Je savais à quoi m’attendre et, malgré tout, je fus bien surpris.
Certains disent que cette aventure est ce qu’Alien Covenant aurait dû être, je ne sais pas n’ayant pas vu l’intéressé. Mais il est vrai que par certains aspects cela nous rappelle de bons moments de notre huitième passager préféré. L’atmosphère y est cependant moins sombre et cela n’a pas le même génie. Toutefois, vous pouvez y faire un détour et vous y pencher, si vous êtes fans du genre, vous risquez de ne pas le regretter.
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Créée
le 15 oct. 2017
Critique lue 184 fois
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