Just a girl
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Light of my Life semble offrir un prolongement au film A Ghost Story, tant du point de vue de son thème – l’imminence de la disparition change les personnages en morts-vivants – que de celui de son traitement, comprenons une langueur d’un corps à bout de souffle qui se traîne et se traîne encore sur près de deux heures, porté par la partition de Daniel Hart. L’originalité du film de Casey Affleck est de multiplier les intertextes bibliques, pensant ses scènes comme des répétitions ou des transpositions de paraboles issues des textes sacrés. L’idée même du martyre d’un père devant défendre la vie de sa fille contre un monde chaotique et dépourvu de femmes apparaît d’emblée comme une épreuve christique, martyre accentué par de nombreux flashbacks qui accentuent le tourment du personnage. Il s’agit pour lui de « continuer à être papa », de persévérer dans la transmission d’un bagage humain en dépit du fait que l’humanité environnante s’avère sauvage dépourvue de couleurs.
Toutefois, si Light of my Life a bel et bien une idée, qu’il étire sur deux heures, sa structure reste trop verrouillée pour convaincre : les retours en arrière sont opportunistes, la mollesse de l’ensemble – quoique nécessaire pour accélérer soudainement le rythme lors des scènes de traque – devient une finalité en soi et n’épouse que mal la dynamique post-apocalyptique, ses incertitudes, son climat paranoïaque ; un confort de mise en scène et de réception critique s’installe. Car une fois établie, la mise en scène ne fait que répéter ad nauseam le même schéma, applique un cahier des charges avec de longs plans fixes, des violons qui grincent et une image désaturée. Tout cela sonne faux, si bien que la démarche esthétique échoue à saisir les rayons de lumière qui jaillissent d’une source quant à elle opérationnelle : la jeune Anna Pniowsky. Une œuvre prisonnière de son dispositif, forte de quelques réussites locales.
Créée
le 15 août 2020
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