Dernier film de Robert Rossen qu'il tourna alors que sa santé était déjà défaillante et qui entraîna des tensions sur un tournage difficile. La relation entre le réalisateur et le jeune Warren Beatty issue de l'approche de l'Actor Studio furent tendue, le cinéaste ne comprenant pas cette nouvelle approche de jeu des acteurs. Dix ans avant "Vol au-dessus d'un nid de coucou" de Forman, Rossen dresse un portrait des asiles psychiatriques, un univers encore mystérieux à l'époque. Sam Fuller avait pourtant déjà fait un film un an avant ("Shock Corridor") qui avait une approche proche du genre film noir et plutôt négative envers les institutions. Celle de Rossen est différente, plus douce et sournoise. Rossen n'attaque pas les institutions qu'il montre plutôt comme des gens compétant dans leur métier. Chez lui le danger viens des patients imprévisibles, dont on ne comprend pas encore bien les symptômes. Le sujet principale du film est la nymphomanie, un sujet tabou à l'époque dont même les symptômes n'étaient pas vraiment officiellement reconnus. Ce qui valut au film une très mauvaise presse, surtout aux Etats-Unis, où le milieu lui fit encore payer ses dénonciations au comité des affaires anti-américaines durant le McCartysme. Cela retarda la sortie du film dans certains pays comme l'Angleterre où le film ne sera montré que deux ans plus tard à la mort du réalisateur. En France, peut-être à cause de la présence de Jean Seberg (icone d'"A bout de souffle" de Godard), le film eu un bien meilleur accueil. Moins frappant que les films de Fuller où Forman, le film montre cependant une mise en scène innovante pour l'époque annonçant déjà le Nouvel Hollywood qui allait venir.