La marcheuse
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le 15 janv. 2020
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La scène d’ouverture, glauque à souhait, nous montre qu’elle a vécu des épisodes difficiles, mais ce sera tout ce que l’on saura de son passé.
Depuis quand et dans quelle condition est-elle arrivée aux Etats-unis depuis sa Russie natale ?
Que venait-elle y faire ? Quelle y était sa vie ?
On ne sait pas non plus si elle comprend et si elle est capable de parler la langue américaine.
Ensuite, on devine que suivant le conseil d’un de ses compatriotes russe, elle entame à pied le long périple qui doit la mener jusqu’au détroit de Béring qu’elle envisage sans doute de traverser pour rejoindre son pays. Mais rien n’est jamais vraiment précisé d’une façon certaine.
Chemin faisant, ce sera au spectateur de glaner les informations au gré des poteaux indicateurs qu’elle rencontre ou de la carte routière qu’elle déplie de temps à autre pour connaître l’avancement de son voyage.
Tout cela aurait pu être intéressant si la belle était un tant soit peu aimable, mais son mutisme obstiné et sa volonté (choisie ou non?) de refuser tout contact humain et toute aide venue de l’extérieur ne la rendent pas franchement sympathique. A partir de là, il est difficile d’éprouver une quelconque empathie pour cette jeune femme et ses mésaventures.
Qu’a-t-elle en tête ? Quel passé douloureux a pu la marquer à ce point ?
Pourquoi ce parti pris de rétention d’information de la part du réalisateur ?
On a donc du mal à s’accrocher au peu de détails qu’il veut bien nous concéder pour nous embarquer aux côtés de son héroïne.
Même la fin du récit nous laissera dans l’expectative, après une scène finale de chasse à la baleine, belle, mais pour le moins inattendue.
Le film n’est cependant pas ennuyeux ni complètement vain car on y sillonne au fil des saisons une Amérique agricole profonde, traditionnelle qui semble partir à la dérive à force de stupidité. Tout cela dans des paysages souvent somptueux et envoûtants, même si certains se révèlent franchement inhospitaliers pour notre voyageuse.
Avis mitigé donc pour moi, et contrairement à ce que j’ai pu lire ici et là, le film ne m’a pas rappelé « Into the wild » avec lequel il n’a rien à voir, mais plutôt « Seul au monde » (le ballon / la poupée) et surtout le « Sans toit ni loi » d’Agnès Varda qui était lui, beaucoup plus touchant car rempli d’humanité. La seule identité de Lillian et sa seule humanité se résument à son prénom.
Créée
le 13 déc. 2019
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