Eloge du toc
L'usage d'un mythe urbain riche de potentialités se transforme entre les mains de Neil burger en un divertissement tape-à-l'œil, facile et creux. Ecrivain sans le sou, tirant sa flemme de gamineries...
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le 29 mars 2011
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On a, je crois, tous une bonne raison de regarder un film. Pour ce film, ma bonne raison était que je ne l'avais pas vu. CQFD
Pourtant cette raison ne m'a paru si bonne au bout de... dès le générique en fait, qui est lourd, gonflant, qui montre ce que l'on peut faire de cool avec du numérique et qui n'apporte rien à part un mal de crane et une envie irrémédiable d'appuyer sur la touche « avancer » de sa télécommande.
Ca m'énerve de saquer des films dans un sens où j'ai toujours le vague écho de « la critique est aisée mais l'art est difficile » qui siffle dans ma tête. Mais en même temps cela m'irrite de considérer ce film comme une œuvre d'art.
Il y a quelque chose qui m'échappe, la visée économique du cinéma existe depuis bien longtemps, depuis studios Hollywood ou encore de la cinecitta, mais sans vouloir paraître vieux-jeu, le cinéma dit classique avait une portée, comment dire, humaine ou morale. De plus, la faible quantité de techniques, de technologie et le manque de moyens n'ébranlaient cependant pas la créativité, visuelle ou scénaristique, des auteurs. Une sorte de charme qu'opère le vieux cinéma, les classiques à l'encontre du spectateur. (Ce n'est bien sur pas le cas pour tous, beaucoup d'anciens films restent très mauvais).
Les nouveaux blockbusters, comme limitless, condensent des informations, un rythme effréné et de l'action. Un même schéma rébarbatif avec une portée se voulant philosophique : la drogue c'est mal.
Merci de votre intervention, on le saura maintenant. Pourtant l'idée de base n'est pas si nulle, même si ça me fait étrangement penser à Lucy, ce n'est pas un compliment. Mais sur le fond c'est excitant, qui n'a jamais rêvé d'utiliser la totalité de son cerveau, de ses capacités ? Vous en avez toujours rêvé, Hollywood l'a fait. Et bim, utiliser la totalité de ses capacités ça revient à séduire plus facilement les meufs, mieux conduire des Maserati, savoir se battre comme bruce lee après avoir vu ses films et se faire du flouz en comprenant les algorithmes de la bourse. Pour les femmes de ménages ca leur permet de ranger un bordel en 20 minutes et pour les immigrés russes à apprendre de nouveau mots très très compliqués (petite parenthèse (et oui je met petite parenthèse dans une parenthèse, au cas où) : le cerveau c'est comme un ordi, il ne créé pas des informations mes cocos, juste il la traite, donc si il avait bouffé un dico avant de venir le russe j'aurais compris d'où venait sa verve, mais sinon ce n'est pas parce que tu l'exploites plus ton cerveau,que tu arrives à chier de nouveau mots. Fin de la petite parenthèse)
Bref, cette petite pilule est magique, de quoi faire fantasmer plus d'un ado. Tu m'étonnes que ça cartonne au box-office, ca aurait été l'histoire d'un mec qui gagne la médaille fields avec ça, ça aurait été moins drôle.
Bref (encore un fois, je me répète, les capacités de mon cerveau diminuent) un film qui fait plaisir à tout le monde, aux ménagères, aux ados en rut, aux immigrés...
Même moi, si je dois ne pas reprocher un truc à ce film ce serait bien de m'avoir donné envie de bouger mon cul, de devenir meilleur. Si, si vraiment.
Mais le plus gros problème d'un tel film, à part qu'il véhicule un message « d'american way of life », ou au pire qu'il espère jouer dans la catégorie « film intello », « film de reflexionnage », il reste extrêmement plat, vide. Ce n'est pas « mal filmé », mais c'est insipide (moi aussi je dis des mots qui sont jolis). Aucune émotion, voir suspense même s'ils essayent à de nombreux moments... Les gars ils ont des caméras HD, des drones, des filtres, du numérique en veux-tu en voilà, des fonds verts, bref un budget colossal et ils sont mêmes pas capable de me faire ressentir un truc (à part une demi-m**** et encore c'est uniquement grâce à Abbie Cornish et personne d'autre) alors que je regarde un film des années 40, filmé qu'en plan fixe, sans steadycam ni rien, et je ressens 100 fois plus de truc sur la scène la plus sobre.
Je sais pas les gars, faites un effort, vous faites du ci-né-ma pas un spectacle de marionnetes pour 3 gamins à cotés de leur pompes .
Ah !! Mais ca rapporter fric, ahhhh moi mieux comprendre... Vous pas faire ca par passion ? Si ? Passion du box-office ?
Bref, pour le public féminin je trouvais que ca manquais un peu de pecs saillants et d'abdos dessinés, quite à faire dans le cliché et le ridicule. Je sais qu'il ne tue pas, mais à ce point...
Non mais c'est ma faute, à force de suivre mes envies Sens critique et de prendre des Dvds à la bibliothèque, je suis plus habitué à mater des films grand-public sur mon ordi. Je suis vraiment désolé, la prochaine fois je regarderais une saison entière des Anges et je pense que je serais tellement réceptif que votre film passera pour du Haneke.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Moi j'te trouve formidable et trop méga extraordinaire !
Créée
le 19 déc. 2017
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C'est pas fin, clipesque déjà périmé (les zooms fractals mouhou), bourré de raccourcis en mousse avec voix off omniprésente, frimeur, plein de cratères allègrement enjambés, De Niro aurait pu jouer...
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