Le problème avec les films "basés sur une histoire vraie", c'est que, souvent, ils partent du principe que, puisque c'est vrai, c'est crédible. Sauf qu'un film doit nous faire adhérer à son histoire, nous faire aimer ses personnages et comprendre leur psychologie. Et surtout, il ne doit pas se contenter de raconter, mais apporter une vision, un regard, un sous-texte éventuellement.
Là, je n'ai vu qu'un réalisateur essayant en vain de susciter l'émotion à l'aide de mouvements aériens, de gros plans sur des visages d'acteurs qui en font des caisses (Nicole Kidman essayant de raffler un Oscar du second rôle), de clichés sur l'Inde ou sur l'adoption, et d'une musique insupportable.
Tout est traité superficiellement. On croirait même qu'il manque des morceaux de films (la relation entre Dev Patel et Rooney Mara est totalement bâclée, pourtant les deux acteurs ont un capital sympathie et une beauté incontestables) et les recherches sur google earth n'ont rien de cinématographique.
Même le personnage de Saroo, si attachant lorsqu’il est enfant, devient insipide une fois adulte en Australie.
Vu que les critiques sont très positives dans l'ensemble, je me dis que je suis sans doute trop exigeant ou insensible à certaines choses qui provoquent l'émotion de la majorité, mais j'ai trouvé ce film ultra-décevant, sans saveur.
Quant au fait d'en parler comme du nouveau "Slumdog Millionaire", mis à part l'acteur principal et le fait qu'il se déroule en partie en Inde, ces deux films n'ont vraiment rien à voir.
L'un est brillant, rythmé, inspiré et déroule son récit de manière originale et efficace, de manière à ce qu'on en ressorte heureux.
Là, malgré un "happy end" qu'on devine dès le début, j'ai quitté la salle presque déprimé.
Sans doute à cause de la musique et de ces personnages tristes.
Ce Lion baille bien plus qu'il ne rugit.