7.3 sur SensCritique, 4.5 sur Allociné, voilà un film qui a été majoritairment adoré par les spectateurs. Sur le papier, le film a l'air effectivement magnifique avec ce scénario inspiré d'une histoire vraie incroyable et ce casting 4 étoiles avec en plus une révélation à la clé, le très jeune Sunny Pawar.
C'est d'ailleurs avec lui que le film commence juste après un magnifique générique proposant des plans somptueux et sublimé par un thème principal simple mais tout en grâce.
Assez vite (trop vite ?), l'élément pertubateur est mis en place : Saroo est perdu. Tout ce premier tiers se passant en Inde est fort grâce à une mise en scène inspirée et un vrai travail sur le son. Sunny Pawar est bluffant et l'empathie à son égard est instantanée.
Arrivent ensuite Nicole Kidman et son mari et, à peine 5 minutes plus tard, Saroo est en Australie et parfaitement intégré à sa nouvelle famille. Un autre enfant arrive par la suite, Mantosh, et il semble que l'intégration dans cette famille Australienne sera bien moins facile pour lui. ET HOP ! Nous nous retrouvons déjà 20 ans plus tard avec Dev Patel dans le rôle de Saroo adulte.
Il part dans une école d'hôtellerie, il rencontre Lucy (interprétée par la sublime Rooney Mara <3), il se rappelle l'Inde et sa famille , il veut rentrer et les retrouver, il réussit à rentrer. Fin.
Vous avez trouvé ça rapide comme conclusion ? Et bien c'est exactement l'impression que j'ai eu pendant les deux derniers tiers du film. Le film ne cesse d'enchaîner les scènes sans réel rapport entre elles et n'installe à quasiment aucun moment une ambiance ou ne serait ce une petite émotion.
La mise en scène devient banale et les personnages creux. Le personnage de Lucy ne sert quasiment à rien et la relation qu'elle entretient avec Saroo n'est pas toujours très claire.
Les parents Australiens deviennent totalement secondaires et ne parlons pas du frère adoptif de Saroo qui est quasiment inexistant alors que son histoire semble très intéressante et que l'acteur choisi pour incarner Mantosh adulte semble impressionnant.
Le film se focalise beaucoup trop sur Saroo et pourtant on a du mal à le soutenir et à vraiment comprendre ce qu'il ressent.
Les dernières scènes du film jouent sur la corde sensible et sont faites pour que le spectateur fonde en larmes. En soit, ça pourrait marcher, et visiblement ça a marché quand je vois les notes globales sur tous les sites, mais j'ai trouvé ça d'une artificialité sans nom. Limite ça aurait été plus subtile de mettre une pancarte "C'est maintenant qu'il faut pleurer !". Le fait que l'on voit à peine en début de film la "vraie" famille de Saroo est un problème. La relation entre Saroo et sa "vraie" mère est bien trop survolée alors qu'elle semble forte (ne parlons pas de sa sœur, ils essaient de créer une émotion sur leurs retrouvailles, on l'a vu 20 secondes en début de film). Symboliquement, oui, c'est beau mais dans les faits je trouve que c'est raté.
Pour en revenir au titre de ma critique, le film aurait effectivement gagné à durer une demi-heure de plus. Afin de développer les relations entre les personnages, de plus creuser les psychologies de chacun et donc de renforcer l'émotion.
Au final, Lion est d'un académisme pompeux. La révélation de la signification du titre donnée par un texte en fin de film en est le parfait exemple : toute l'émotion est gâchée.
En soit, le film n'est pas mauvais : je retiens d'excellents acteurs (heureusement que Dev Patel est bon), une sublime musique, quelques fulgurances de mise en scène, une jolie photographie et un premier tiers inspiré et touchant. Mais voilà, tout cet engouement me paraît bien exagéré tant le film survole et n'exploite pas assez le potentiel de cette histoire absolument incroyable qui méritait une bien meilleure adaptation cinématographique.
Merci d'avoir lu, à bientôt ! :)