La métaphore saute aux yeux et on a deux « petits oiseaux » sur l’affiche : celui au plumage noir « relativement peu farouche » qui « fréquente tous les lieux où il peut trouver des cavités pour faire son nid, même au voisinage de l’homme » et Jojo, androgyne garçon de dix ans qui peine à trouver sa place au nid, entre une mère absente à qui il ne parle qu’au téléphone et un père bourru et rigide, qui se met en colère dès qu’est évoquée celle qui fut sa femme. Heureusement pour Jojo, il y a la bicyclette, le water-polo et la troublante Yenthe.
Le film prend vite son envol, suit tranquillement son cours — construction des personnages, étapes plus ou moins initiatiques de divers apprivoisements, dénouement. Un dénouement un peu prévu et un peu cruel. La vie et la mort, quoi.
C’est filmé subtilement, pas mal joué, la musique est réussie et, sans casser trois pattes à un choucas, "Little Bird" atteint son but : construire un petit cocon de tendresse et d’émotion. Un film à regarder niché sous la couette ou éventuellement, comme il n’est pas long, avec un enfant de huit ans autorisé à veiller un peu parce qu’il n’y a pas d’école le lendemain.
Mes remerciements vont à wikipedia, plus clair sur le choucas que sur le water-polo.