Little Children par Alligator
La promenade n'est pas désagréable, elle ne mène juste nulle part.
Le scénario loin d'être très original nous sert une double histoire sans lien, celle d'un pédophile libéré et ostracisé dans son quartier, ainsi que celle d'un banal adultère.
La première histoire tente, et peut-être peut-elle y parvenir, d'humaniser le regard de la société sur le "monstre", tout en n'édulcorant jamais la peur qu'il suscite sur les parents, ni en niant le caractère malsain du personnage. C'est assez bien fait. Le retournement final est un peu biaisé du fait de l'incohérence affichée par le personnage de l'ancien policier obsédé par sa "mission" de flicage. Un peu bateau comme bouleversement de comportement.
Mais ce n'est rien à côté de l'incohérence scénaristique du final adultérin. Le personnage masculin s'avère sans crier gare d'une inconsistance ahurissante. Du même coup, le spectateur se retrouve confronté à la maudite question : "à quoi bon?".
Que signifie donc ce film? Quel est le lien entre les deux histoires? Il n'y a pas de lien malheureusement. Et le film ne dit rien, ce sont juste deux films en un dont la portée reste médiocre.
Un film qui ne délivre pas de réponses, pis, qui ne délivre pas non plus de questions. Banalement ordinaire si je puis dire.
Alors heureusement que le casting compte une grande dame : Kate Winslet donne une pleine mesure de son talent. Ayant vu récemment Revolutionary Road dans lequel elle était décevante à force de gesticulations et grimaces ampoulées, je constate avec délice que Winslet, dirigée naturellement et avec mesure, produit à travers l'écran ce fameux phénomène qui nous électrise : elle rend baba d'admiration le spectateur lambda.
Un film très moyen, au scénario classique et sans intérêt, sauvé par la prestation de madame Winslet.