Ca se regarde...


Bon c'était un peu n'importe quoi mais, une fois passé l'introduction affreuse, ça se regarde. C'est d'un mauvais goût incommensurable, c'est du cinéma underground gay sado-maso absolument répugnant, mais disons que c'est cohérent dans son délire. Tout en y allant crescendo au fur et à mesure de ses trois actes. Et arrive un moment où le mauvais goût va tellement loin que ça finit par en devenir fascinant. Le dernier acte qui voit le héros, JC, retrouver son père (oui, je te spoile sans une once de vergogne) commence quand même par le père qui emmène son fils sucer un mec au bois de Boulogne en lui expliquant que "t'es pas un homme si tu lui suces pas la bite !" (pour plus tard lui expliquer que "se raser les jambes, c'est un truc de petites filles" - hein ?) et se finit par rien de moins que le père et le fils travesti qui couchent ensemble... puis ensuite se marient... enfin, si j'ai bien compris... Bref, ça part loin, quoi. Mais faut avouer que dans son genre (fluide), c'est assez fascinant.


En revanche, et c'est là que le film pèche, les scènes de victimisation du protagoniste sont justes ridicules tant elles sont mal branlées. La scène où il se fait insulter puis gifler dans le métro par un inconnu, ça fait juste pitié : l'acteur en face l'insulte à voix basse, t'as l'impression qu'ils ont filmé ça à l'arrache dans le métro parisien et que le type n'assumait pas de jouer dans une rame en présence d'autres passagers... Puis le semblant de gifle qu'il lui colle est juste pathétique, t'y crois pas une seule seconde... ça pue l'amateurisme, tu sens que les mecs n'ont même pas fait semblant de prendre leur taf au sérieux...


Et pire encore, la scène où JC se fait humilier par un employeur qui lui demande de lécher la lunette des chiottes... à peine a-t-il posé le bout de la langue dessus (même pas sûr qu'il la touche) que le mec est déjà en mode "Hmmm oui, comme ça, ma petite salope", tout satisfait. Hein... ? Et alors le pire arrive quand le type lui ordonne d'ouvrir la bouche pour lui pisser dedans : JC ouvre la bouche, le type sort sa queue, tu as tout dans le cadre, et là le mec pisse... mais juste à côté de la joue de JC... mais bordel... c'est ridicule, je vois à l'écran qu'il ne se passe pas ce que tu prétends raconter... je sais pas, joue sur le cadrage ou le montage pour me faire croire qu'il lui pisse vraiment dans la bouche, mais pas ça, merde...


Bref, ça veut se la jouer choquant et subversif, mais ça ne porte plus ses couilles quand il s'agit de réaliser les conneries écrites dans le scénario... Un film de petite bite, quoi...


Mais qui a le bon goût d'être très court (moins d'une heure dix). Je lui en sais gré.

ServalReturns
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le 19 nov. 2020

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