Little Girl Blue par Victoria-Ker

Un film hybride entre documentaire et fiction où Mona Achache enquête sur la vie de sa mère, Carole Achache. Ce film témoigne des liens (et des valises) que l'on se transmet de génération en génération. De ce qui nous fait et de ce que nous trainons de mère en fille sans que pour autant cela nous appartienne. De la difficulté parfois de se trouver soi parmi les femmes d'une même famille. Du regard souvent nécessaire que l'on se doit de porter sur le passé pour mieux comprendre ce qui a constitué la vie de chacune. Et ainsi, faire le tri des "malédictions" à rompre et des héritages à conserver.

Marion Cotillard incarne très bien Carole Achache, semant parfois le trouble entre son rôle d'actrice et le personnage qu'elle incarne. Petit "bémol", je l'ai tout de suite revu en Edith Piaf. Pourtant, elle respecte bien la personnalité du rôle principal. C'est certainement là toute la difficulté d'une actrice lorsqu'elle joue très bien un grand rôle. Il n'est peut-être pas toujours facile de s'en détacher. Néanmoins, on peut lui reconnaître sa capacité à s'emparer du personnage avec sobriété et talent. Ce qui lui permet de réussir sa mission. "On peut parler de crossover : le docu familial rencontre le "Cotillard movie" - c'est-à-dire le biopic copiste et transformiste qui a fait un nom à son actrice, forever la Môme - et convoque les mêmes spectres de possession." (https://www.liberation.fr/.../festival-de-cannes-little.../)

Enfin, ajoutons à cela le plaisir que j'ai à aller voir un film où les femmes sont au premier plan. Bien que les hommes qui composent leur existence sont évoqués très régulièrement, ils viennent éclairer les raisons qui ont poussé ces femmes à adopter certains comportements, sans leur faire de l'ombre durant le film. Et ça, j'aime bien 😉 (Ils en ont déjà suffisamment fait dans la réalité...c'était suffisant). Il est toujours intéressant de montrer à l'écran comment l'entourage (ici souvent toxique) permet de comprendre les tourments de certaines personnalités.