Les Concours de Little Miss sont pour ma part aberrants et révoltants. J'ai pu observer sur les chaines de la TNT quelques épisodes d'une serie-docu où l'on plonge dans cet enfer pour enfants que sont ces regroupements narcissiques pour parents désabusés ou simplement inconscients.
En effet, à observer ces fillettes fardées comme des adultes, d'un goût souvent plus que douteux, les voir se déhancher sous les sunlights de studios ou de scènes miteuses, évoque pour moi la désacralisation du statut de l'enfant. Puisque l'enfance est cette fragile part de notre développement où se forment au sortir de la période magique, l'idéal et la construction des représentations, ce fragile souvenir de soi qui restera merveilleux au delà des aléas du temps.
C'est donc une activité incestueuse (symboliquement) que de plonger prématurément son propre enfant dans un univers façonné par des adultes, pour le plaisir des adultes. Nous arrivant d'outre atlantique où tout ce qui se fait de plus raccoleur, dégradant et décadent, ces concours arrivent en Europe !
Pourtant ce joli film nous raconte l'histoire un peu folle de cette famille plutôt bancale qui se rend en Californie pour présenter Olive la petite dernière à un de ces concours cyniques. Le sujet aurait été vite traité si l'on n'avait pas eu dans notre groupe un père obsédé par la réussite, une projection narcissique maternelle, un fils reclus dans un mutisme volontaire, un oncle suicidaire et gay et un grand père héroïnomane. Tout ce petit monde s'en va à bord d'une camionnette agonisante vers la côte ouest.
Le Film sur une tonalité plus douce qu'amère, reste drôle et traite avec finesse de thèmes plutôt sulfureux (le sexe, la mort, l'addiction). Sans jamais sombrer dans la vulgarité. Ce tripmovie apporte beaucoup de tendresse et d'humanité au spectateur grâce à une interprétation sobre mais exacte tout comme la mise en scène. Il est assez difficile de trouver de bonnes comédies pour ne pas aimer celle-ci.
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