Parmi les VHS des années 90 empilées dans un coin sombre, oubliées au profit des derniers coffrets blu-rays et des DVD en double, existent des petits films pas très folichons mais dont une certaine aura culte laisse entrevoir un rayon de lumière émanant des piles de boitiers poussiéreux. Au milieu des Monster Club, Videokid et Les Marrrtiens, un plantage du box-office ricain sorti en France directement en vidéo en 1990, un film fantastique pour gosses avec le génial Fred Savage.
L'ex-enfant star des "Années coup de cœur", c'est Brian, nouveau venu dans une petite ville : débrouillard, un brin rebelle, le mioche typique des eighties en somme, qui va échanger sa chambre le temps d'un soir avec son jeune frère pour lui prouver qu'il n'y a pas de monstres sous son lit. Sauf que Brian va faire la connaissance de Maurice (le méconnu Howie Mandel, vu dans L'Héritier à quatre pattes), un vrai monstre bleu qui enchaine les conneries comme un Jim Carrey sans retenue et qui va l'entrainer dans son sous-terrain de monde pour lui enseigner les bases du métier de monstre.
Ce postulat de départ entamé, le film fera malheureusement du sur-place, le premier scénario du tandem Terry Rossio / Ted Elliott, futurs auteurs de la saga Pirates des Caraïbes (entre beaucoup d'autres blockbusters), ne proposant rien de vraiment palpitant. Outre une descente dans le monde des monstres, le reste du long-métrage n'est qu'un amas de discussions improvisées entre nos deux héros, Maurice l'ado monstrueux étant quant à lui particulièrement agaçant car mal ou pas du tout écrit. Pareillement, les effets spéciaux et autres maquillages sont réussis mais en rien mémorables, freinant le film de Richard Alan Greenberg dans sa course pour être un film concrètement indispensable.
L'apprenti réalisateur, dont ça sera l'unique long-métrage et qui restera plutôt à Hollywood dans le domaine des effets spéciaux, peine donc à rythmer son produit, le structurer correctement et proposer des séquences inventives, le tout sonnant comme une gigantesque improvisation basée sur une note de post-it. Dommage. Restent la bouille de Fred Savage et une atmosphère sympathiquement kitch, suffisante pour regarder le film d'un œil distrait.