Little Monsters ne révolutionne pas la représentation du zombie au cinéma mais en propose une variation divertissante et drôle, forte d’un sens de la parodie et du décalage qui n’est pas sans rappeler Shaun of the Dead d’Edgar Wright (2004). Car il s’avère plutôt réjouissant de voir ces « petits monstres », que sont les enfants de maternelle, se transformer en miliciens engagés dans un combat qui les dépasse mais dont ils sortent pourtant vainqueurs : l’idée du long métrage est de recourir au puéril, des chansons de Taylor Swift transposées au ukulélé jusqu’à ce grand adolescent beuglant du métal, comme à une arme capable d’affronter des hordes de monstres stupides.
Dit autrement, le film convertit la candeur profonde de ses personnages en force de résistance, qu’il oppose à la fausse innocence de figures médiatiques, en l’occurrence ici un animateur médiocre nommé Teddy McGiggle. La robe jaune s’entache d’un sang que l’on renomme confiture, la masse zombifiée mute en chœur qui tape dans ses mains au rythme de la chanson. Le décalage burlesque traduit de façon plutôt pertinente le processus d’enchantement du réel cher à l’enfance. Et cette justesse du décalage justifie à elle seule le visionnage d’un film par ailleurs prévisible et mis en scène sans talent ni vision. Little Monsters s’affirme donc comme un divertissement hautement ludique, petite curiosité à découvrir.