Le générique annonce le programme: Vittorio Gassman, bellâtre qui a passé sa vie devant les appareils photos et les caméras de la télévision et de la publicité, joue un tennis, superposé sur des images de sidérurgistes au travail, puis sur des films industriels de mannequins de tests d'accidents automobiles. Il sera donc question de fétichisme de la marchandise et d'aliénation ; cependant l'assaut contre l'agent mystificateur au service du capital et de ses produits spécieux ne sera pas lancé par le prolétariat, mais par une autre "catégorie" exploitée par la machine productiviste : "les animaux".
On enchaîne immédiatement sur notre homme Bob Chiaramonte "au travail". Entouré de mannequins de mode, il déclame un slogan publicitaire : "Avec le café HAG, mon cœur est sans peur" - et se fait pisser dessus par un toutou. Il passera le reste du film harcelé par des animaux de tous poils et plumes, jusqu'à l'irrédente mouche qui le fera sombrer dans la démence.
Ayant grandi sous le regard des objectifs, son identité s'écroule lorsque le cercle vertueux s'interrompt et qu'il est déchu de son statut prestigieux de chouchou de la réclame : il partage l'obsolescence des marchandises en tombant dans un oubli immédiat.
Il a d'abord littéralement perdu la face lorsque son portrait géant a été démonté, ses mains restant son seul appendice photogénique. Mais sa décomposition se poursuit et les attaques répétées de bestioles le transforment en terreur des plateaux : il doit disparaître des écrans, réduit au métier de maquilleur. Mais l'implacable mouche poursuit son travail de sape et le conduit à involontairement "défigurer" le ministre mis entre ses mains avant un passage télévisé, et à provoquer la chute du gouvernement.
Cette infamie ne connaîtra-t-elle donc pas de fin ?
Au bout du rouleau, Bob part régler ses comptes avec la gent animale et invective son porte-parole improvisé et auditeur captif, un chimpanzé encagé au zoo. Son plaidoyer pour la cause humaine portera-t-il ses fruits ?