Après le succès de Jurassic Park en 1993, tous les studios du monde ont voulu surfer sur la nouvelle mode des dinosaures, les grosses bêbêtes étant revenus sur le devant de la scène grâce aux progrès des animatroniques et des images de synthèse. S'inspirant donc de la célèbre légende écossaise, John Fusco, scénariste du diptyque Young Guns et du biopic Gentleman Babe, se lance en 1995 dans l'écriture d'une péripétie moderne où un chasseur de légendes est envoyé au Loch Ness pour débusquer le fameux monstre qui y hante les eaux...
Sur le postulat extrêmement classique du reporter incrédule confronté à la réalité, le film arrive pourtant à demeurer sympathique en dépit de son faible budget. Il faut dire qu'avec le jovial Ted Danson dans le rôle principal, accompagné de Joely Richardson, Ian Holm et du jeune James Frain, le spectacle ne peut être que réjouissant. Tourné en grande partie sur place par le téléaste John Henderson, dont c'est le premier long-métrage ciné, Loch Ness dépayse agréablement le spectateur, les décors naturels jouant beaucoup sur cette atmosphère froide et mystérieuse mais également chaleureuse.
Confiés au Jim Henson's Creature Shop, les effets spéciaux restent encore aujourd'hui réussis, loin derrière les prouesses d'ILM mais néanmoins très convaincants car rares, bien mis en valeur et dévoilés au bon moment, Henderson privilégiant un certain suspense tenant il faut l'admettre bien en haleine autour de cette histoire — encore une fois classique — d'Américain bougon confronté à la faune britannique. Doucement moralisateur, léger et touchant, Loch Ness fait partie de ces petits films sans prétention que l'on peut aisément mettre devant les yeux de nos chers têtes blondes sans pour autant ennuyer leurs parents.