" On se revoit demain, j'imagine"
" C'est comme une grande maison où tous les plombs sauteraient un à un ..."
C'est la voix off de Grant qui énonce cette phrase alors qu'il est loin de sa femme qu'il a du placer, elle le voulait, dans un centre spécialisé parce qu'elle est atteinte d'Alzheimer. Oui mais voilà quand les plombs sautent, il faut les rallumer, il faut faire repartir la machine même quand ils resautent ou refusent d'être réparés parce qu'ils nous explosent à la tronche.
C'est ce à quoi est confronté Grant, lui qui a aimé Fiona de suite et ne l'a plus quitté pendant 44 ans, se trouve éloignée de lui. Elle ne le reconnait plus et tombe presque amoureuse d'un autre homme, malade lui aussi. Un chassé-croisé s'opère,Grant ne comprend plus où il en est mais reste. Sa femme semble partie trop loin pour le reconnaître, il finit par croire qu'elle le punie et qu'elle simule. L'infirmière le mettra face à cette question "les hommes pensent toujours que tout allait bien. Mais que pense-t-elle vraiment votre femme ?" ...
Elle lui échappe, il s'accroche, avec ferveur, il la voit, partir, disparaître peu à peu alors il tente l'ultime essai, la remettre face à son plus grand rival.
La fin est très américaine c'est vrai, mais très douce à la fois parce qu'aussi éphémère que cette mémoire qui revient soudainement. Ce film est juste beau, pudique et très bien filmé, dans ces paysages enneigés où des images reviennent en boucle comme une longue transe, comme une 'impression éternelle sur la mémoire...
Voilà un film étrange et beau. Un film sur Alzheimer que je ne suis pas prête d'oublier.