Inspiré de la citation “Sous le masque de la complexité, la simplicité se questionne.” de Monique Keurentjes
L'adolescence est, surtout dans l'animation japonaise, un thème souvent abordé. On pensera notamment à la filmographie de monsieur Makoto Shinkai qui s'amuse à briser le cœur de ses personnages dans une magnifique poésie singulière. Mais ce n'est pas le thème qu'on retiendra de "Loin de moi, près de toi", le jeu du narrateur étant ici beaucoup plus intéressant à traiter.
Notre début d'intrigue n'est pas clément avec la petite Miyo, mais il faut bien démêler ce bagage émotionnel et comprendre que ce n'est ni la peur ni la tristesse mais bien l'abandon, de sa famille notamment avec une séparation compliquée, qui va la pousser à devenir un chat. Le chat va d'ailleurs ressembler dans son exécution beaucoup plus à un dieu qu'à un matou. En effet, l'apparence féline va permettre à Miyo d'être omnisciente et omniprésente dans la vie de Kento mais cela au détriment de son humanité et par extension de sa personnalité et son amour. Entrainés plus ou moins malgré eux, Kento et notre héroïne vont donc se donner à un jeu de masque, l'une masquant sa tristesse avec une surdose d'humour et l'autre cachant son admiration avec mépris et indifférence, le comble de cette mascarade arrivera quand les personnages ne se définirons que pas leurs masques ce qui permettra à Kento de savoir que ce n'était pas la vrai Miyo et à Miyo de savoir que Kento n'était pas sincère quand il disait la détester. Mais au delà même de ce curieux duel se trouve un combat d'avenir, l'une voulant accepter sa vie et l'autre espérant se défère de celle qu'on lui promet. Au final, une morale intéressante, "on peut jouer avec des masques si on se bat pour son avenir"
Outre quelques faiblesses d'écritures notables, il faut tout de même retenir à "Loin de moi, près de toi" deux défauts. Le premier étant ses personnages, qui malgré de bonnes idées souffrent de leurs rôles, solides su le papier mais vite lourd voir gênant dans leurs exécutions, ce qui peut vite amener le spectateur à sortir du film, qui ne sera d'ailleurs pas forcément heureux de la conclusion qu'on peut facilement juger de facile et rapide, faisant perdre d'un certaine façon cette poésie lycéenne instaurée petit à petit dans l'intrigue. Mais c'est surtout l'inspiration Ghiblienne ou plutôt dans l’échec de celle-ci qu'on va voir apparaître un blocage, le film n'arrivant pas à mélanger fantastique et réalisme dans une petite poésie enivrante, rendant presque un monde des chats forcé et une conclusion dénué de magie et sans grandes répercutions.
Il n'en reste pas moins de "Loin de moi, près de toi" une très belle œuvre qui donnera à celui qui aura réussi à outrepasser ces défauts une belle balade poétique sur les toits de Tokoname
“Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l’âme
?”
Shan Sa