I pretend to be a critic. [UN PEU DE SPOIL] C’est probablement le type de film d’animation que l’on regarde sous la couette, tard le soir ou un jour de pluie à un moment où la nostalgie d’une époque fictive nous envoûte le mieux.
Je trouve le titre traduit littéralement plus adapté car il donne au spectateur la piste de lecture de l’histoire : la naïveté, l’innocence, la fuite. J’ai fait l’erreur d'espérer des personnes plus complexes dans un film qui nous demande simplement de nous laisser porter à travers le récit d’une adolescente en colère. En colère contre le monde, mais amoureuse, donc perdue. Car Miyo est perdue : son bonheur se trouve dans des instants qui pourraient être des rêves. Un vendeur de masque onirique lui permet de vivre une vie de chat, loin des tracas des être humains, grâce à un masque. Il sera d’ailleurs là pour le lui rappeler régulièrement : “ce rêve je pourrais en faire ta vie”. Le monde l’a trop blessée, par peur de souffrir davantage, elle fuit le monde humains pour retrouver son soleil, Hinato. Les deux ados vont alors partager leur douleur sans pouvoir communiquer. Elle (en chat) fuyant sa famille, lui cherchant le courage d’affronter sa mère.
Le cœur du film est selon moi l’égoïsme que ressent Miyo de la part des autres, c’est son point de vue qui nous est montré. Tout comme sa personnalité, son point de vue est franc, unilatéral. L’histoire est là pour déconstruire son hypocrisie afin qu’elle admette enfin grâce à ses rencontres et épreuves que tous (même elle) ont fuis en face de problèmes, quitte à blesser ses proches. Et si l’on continue de fuir on finit pleins de regrets, accoudés à un bar … dans un autre monde.
Les points qui retiennent mon engouement pour ce film : le ton, le rythme. L’ambiance que j’ai ressentis m’empêchait de trouver les situations graves, pressantes. Comment réussir à avoir de l’empathie pour Miyo malgré son caractère attachant, vivre à travers ses yeux sans se dire qu’elle fait juste sa crise quand notre empathie est accaparée par tous les personnages et leurs difficultés qui nous sont présentés. Je veux en savoir plus sur ses parents, sur Kaorin et sa mélancolie, la famille d’Hinode, les chats du bar… Chacun a le droit à sa part et elles sont surement trop fines pour mon appétit. Surtout quand le dernier tiers nous laisse sur cette fin. Une course-poursuite sans poésie et sans pression pour finir écrasé par la banalité d’un happy ending sans saveur.
Mais ne crachons pas dans la soupe, car ne vous trompez pas : elle a une belle couleur et est appétissante, juste un peu fadasse. Le dessin est simple et beau, on peut remercier la réal d’avoir opté pour du trad plutôt que du numérique même si l’animation est un peu flemmarde par moments. On leur en veut pas ce n’est pas un film qui demande beaucoup de dynamisme. Si vous vous êtes déjà demandé ce que ça fait d’être un chat quand on est ado, allez voir ce film mais n’oubliez pas : pour se laver, il faut se lécher.