Comme le précédent, les belles promesses du départ ne sont pas respectées... Et que la déception est ici encore plus grande. Il y a tout d'abord une formidable reproduction de l'Indochine, particulièrement réaliste avec des décors très réussis et des figurants asiatiques. Les plans larges sont très marquants avec très peu de transparences ou de doublures (c'est bien Lon Chaney qui monte un éléphant au milieu d'une large rue piétonne longeant une rivière).
L’interprétation est vive et fraîche avec un Lon Chaney impérial et très humain face à une espiègle Lupe Velez, très drôle en femme jalouse qui joue des sales tours à celles qui pourraient faire du charme à son amoureux.
Et puis patatra, quand apparait Estelle Taylor, on vire dans la caricature, l’insupportable cabotinage pour un personnage et une actrice exécrables et horripilantes. Je ne vois pas d'autres mots à son maquillage agaçant, sa coiffure "arachnide" et sa façon grotesque de racoler. Le pire, c'est que les motivations de son personnage ne sont jamais expliquées. C'est une garce égoïste parce que c'est comme ça et puis c'est tout. Elle a décidé de pourrir la vie de sa fille par caprice, point barre.
Il m'en faut moins pour décrocher, malgré les tentatives de Browning et de ses comédiens masculins pour créer une certaine intensité dramatique (Lloyd Hughes, au bord de basculer dans la folie).
Le final largement prévisible, et forcément sadique, est ratée, recyclant en plus celui du Club des trois .
Il reste tout de même dans les points positifs, un regards respectueux sur l'orient, pas condescendant ni colonialiste.
Et je l'ai déjà dit mais Lon Chaney est sensationnel dans un rôle très humain et touchant. Il savait en quelques secondes exprimer une profonde mélancolie, une âme à vif et des sentiments contradictoires avec un rare talent.