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Mais quel boulet... La tête en l'air, je me suis retrouvé sur mon ordi avec ce remake d'Adrian Lyne du Lolita de Nabokov, au lieu de l'adaptation de Kubrick... Et comme je n'ai pas lu le livre non...
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On se souvient tous de cette histoire d'amour entre la jeune Lolita et le professeur Humbert Humbert, qui a été popularisé au cinéma grâce à Stanley Kubrick en 1962. Cette histoire tiré du roman de 1955 de Vladimir Nabokov, a pu être mis en scène une nouvelle fois au cinéma en 1997 avec le film de Adrian Lyne. Le film de Kubrick fut un semi échec commercial, mais a quand même réussi à rentrer dans ses frais. Mais avec le film de Lyne, c'est un flop spectaculaire : il rapporte à peu près 1 million de dollars à travers le monde, pour un budget de 62 millions. C'est sûrement l'un des plus grands échec commercial de toute l'histoire du cinéma. Pourtant, Adrian Lyne signe une œuvre qui ne nous rend pas nostalgique du film de Kubrick, bien au contraire.
La relecture personnelle du réalisateur nous permet d'avoir une approche beaucoup mélancolique de cette histoire, ce qui laisse nous questionner sur est-ce qu'il serait possible de légitimer (tant moralement que légalement) une histoire d'amour aussi singulière. Par rapport à Kubrick, qui avait une approche beaucoup plus romantique de cette histoire d'amour; Lyne a un regard encore une fois beaucoup plus mélancolique en insistant sur la pathologie de Humbert (joué par Jeremy Irons) comme un poids lourd et cruel que doit porter ce personnage.
Que dire de plus ? Ce film de Lyne est-il mal aimé ou adoré ? A vrai dire, il est difficile de trouver beaucoup d'écrits sur ce film ainsi que sur le réalisateur. Ce que l'on peut retenir, c'est que ce film de Lyne a été plutôt bien accueilli par la critique de l'époque; ce qui est bon à savoir.
Néanmoins, j'ai l'impression qu'en France (voire même aux États-Unis), Adrian Lyne fait véritablement débat sur son statut : est-ce un réalisateur prestigieux ou un tâcheron qui " doit sa fortune à des mauvais films musicaux ou pseudo érotiques, caractéristiques d’un certain esthétisme publicitaire et d’un moralisme conservateur en vogue dans le cinéma reaganien des années 80." (en reprenant les termes d'Olivier Père sur son Article de L'échelle de Jacob pour Arte) ? Néanmoins, Adrian Lyne a marqué l'histoire du cinéma, que ce soit avec des cartons comme Flashdance ou le fait d'avoir lancer la mode du film érotique mi 80 avec 9 semaines et demi. Lyne est un réalisateur talentueux, qui certes ne fait pas des films parfaits, ne fait pas toujours dans la subtilité; mais il a un indéniable talent. On lui reproche beaucoup d'avoir donné, avec notamment Flashdance, une esthétique clipesque et publicitaire; mais c'est pour moi ce qui fait toute la force du réalisateur. Tout comme Michael Mann, il a été un moment dans la pub, ce qui permet aussi d'avoir un esprit de mise en scène nouveau. Si Michael Mann sera plus dans une réflexion par rapport au capitalisme contemporain; Lyne dans les années 80 n'hésitera pas à hériter de cette esthétique pour tenter de nous y donner goût.
Mais, il est vrai que, si l'on est vraiment pas fan de ce réalisateur, il faut donner sa chance à Lolita. Car il s'est à la fois assagi, et en même temps rénouvellé.
Avec des acteurs s'y donnant à 200 pour cent, Lyne insiste aussi sur la dimension érotique voire sexuelle, malgré de nombreuses scènes coupées, ce qui nous donne une sensation étrange et paradoxale : nous sommes à la fois enjoué de voire ce couple heureux, et en même temps mal à l'aise. Comme si quelque part nous savons que cette relation est malsaine, mais nous ne pouvons nous empêcher d'aimer (en tous cas dans la première partie du film) voir ces personnages ensemble.
Ajoutons à cela, l'OST signé Ennio Morricone qui est absolument magnifique, soulignant le caractère mélancolique et étrange de l'atmosphère du long-métrage. Ennio n'a de toute façon plus rien à prouver.
C'est un film, qui me prouve encore une fois, ce pourquoi j'adore le cinéma d'Adrian Lyne, bien que j'ai l'impression d'être seul par moment (même si, il y a l'air d'y avoir un consensus avec l’Échelle de Jacob).
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Créée
le 9 janv. 2022
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