Je m’apprêtais à dire tout le mal que je pensais de Julie Delpy et de son dernier film mais une interview lue après coup me fait réviser quelque peu mon jugement. Non pas que je devienne un fervent admirateur ni que le "Lolo" en question devienne une réussite incroyable, juste que quelque chose ne tourne pas rond dans le cinéma français (pas que, mais particulièrement). Elle dit en substance que les seuls scénarios qu'on veuille bien lui financer doivent parler de rapports hommes/femmes, si possible sous l'angle de la quadragénaire qui ose parler crûment de sexe avec ses copines et que ses partenaires masculins doivent être tournés en ridicules pour pouvoir être étiquetés "féministes".
Également en filigrane, tout autre sujet qui voudrait aborder la politique ou un sujet historique complexe (en l’occurrence un projet sur un empereur japonais qu'elle porte depuis des années mais retoqués par tous les financiers ainsi que quelques autres du même acabit) ne lui sont pas reconnus dignes d’intérêt car, dit-on, un point de vue féminin n'est pas assez éclairé pour aborder la complexité. Je comprends alors mieux mon aversion pour cette dernière depuis très longtemps, ainsi que quelques unes de ses collègues. Que de comédies sous-écrites, de comédiens sous-employés (Dany Boon est un cas à part, n'ayant jamais fait preuve de talent autre que comique de service) et de situations convenues par la faute de quelques messieurs en costumes-cravates ayant trop peur d'un regard féminin singulier. La preuve en est que lorsqu'on la laisse travailler convenablement, cela donne "La Comtesse, sorti il ya quelques années. Non sans défauts mais avec une vraie sincérité et un point de vue original qui aborde la fable gothique pour mieux analyser la place des femmes dans notre société. Catherine Breillat, Agnès Varda, Claire Denis et un peu plus loin de nous des Katryn Bigelow, Jane Campion, Mira Neir, Mati Diop et quelques autres prouvent depuis des années qu'elles sont aussi, sinon plus, talentueuses que leurs homologues masculins. A quand le progrès?
Concernant le film, pas grand-chose à sauver: humour lourd, Karine Viard qui se perd totalement et Dany Boon qui fait du Dany Boon, Vincent Lacoste pas crédible pour un sou en fils indigne et une Delpy qui enfonce les portes ouvertes de la mère/femme célibataire bourgeoise incapable de se séparer de son gosse. Avec les habituels clichés en plus sur les provinciaux qui débarquent dans la capitale et les sentiments de bon aloi.