Lommbock
5.8
Lommbock

Film de Christian Zübert (2017)

La beuh est l’avenir de l’Homme

Des choses gentilles à dire sur ce film :

15-20 ans après l’aventure pizzeria/trafic de canabis, Stefan (Lucas Gregorowicz) a fait sa vie à Dubai où il s’apprête à se marier, Kai (Moritz Bleibtreu) vit en couple avec Sabine (Mavie Hörbiger) et son fils Jonathan (Louis Hofmann)... L’équilibre précaire finit de voler en éclat quand Stefan rentre temporairement au pays pour des questions administratives. 15-20 ans après Allô Pizza, Christian Zübert signe une suite naturellement dispensable mais somme toute assez sympathique.

20 ans après, que sont-ils devenus ? Le procédé a toujours quelque chose d’un peu opportuniste, d’autant que Allô pizza bénéficie d’une petite aura culte. Sans surprise, la suite que propose Christian Zübert va donc répondre aux attentes des fans et on va retrouver la beuh, la pizzeria, la merde sous forme d’histoires de coucheries ou encore les discussions autour d’un joint et les théories foireuses de Kai auquel Stefan finira naïvement par apporter du crédit... Petit clin d’œil supplémentaire, une référence à la sœur de Stefan, maman d’un jeune handicapé dont l’évocation fait pudiquement détourner les yeux de l’expat’.

Tout est là sans que ce soit non plus trop appuyé, ça s’inscrit naturellement dans un récit neuf, ce qui est un bon point. Là où ça pêche un peu, c’est que tout est là sauf l’inattendu, la fraîcheur, la spontanéité qui contribuait au charme du premier film. Christian Zübert a pris pas mal de bouteille depuis Allô pizza qui était son premier film, mais ça s’est fait au détriment d’une certaine patte.

Si le film peut sembler plus calibré, alignant des péripéties parfois faciles, il n’en demeure pas moins plutôt fun grâce à quelques délires réguliers (théorie de Kai sur les humains nés de parties de jambes en l’air grands singes/extra-terrestres qui explique au final pourquoi il ne couche plus vraiment avec sa copine, son point de vue sur ce que veulent les femmes initié par le lapsus YouPorn de Stefan...) et surtout un final légèrement à contre-courant.

En effet si le premier film se terminait sur une forme de ’faut bien grandir un peu amer mais bien amené, ici, Christian Zübert semble prôner la régression : pas de on a bien fait de céder à la pression sociale, pas de on aura tous appris quelque chose et on en ressort grandi, pas de final moralement compatible avec ce que la société attend d’un individu, pas de victoire du néo travail, famille, patrie, pas d’exaltation de la réussite sociale et du self-made human... Stefan et Kai se rendent compte que la recherche du bonheur en allant de l’avant est une illusion au même titre que de le rechercher dans leur passé, à la différence que dans le second cas, on rigole quand-même beaucoup plus.


Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 21 ingrédients repérés


Personnage > Caractéristique

Vie personnelle > Problèmes familiaux/de couple

Personnage > Interprétation

Parle la bouche pleine – Regard incrédule

Réalisation

Caméo – Fin > Image figée – Passion > Début de moment torride qui voit l’un des partenaires plaquer violemment l’autre contre un mur filmé de profil en plan rapproché – Technique > Faux raccord flagrant – Tension > Caché·e – Transition > Décollage/atterrissage d’un avion filmé de face/de dos

Réalisation > Accessoire et compagnie

Porte de chambre de gosse/d’ado décorée d’un panneau d’interdiction quelconque

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Bite, chatte, cul (gag) – Comique de répétition – En fait des caisses (personnage) – Fait des grimaces (dans le dos) / répète une phrase sur un ton moqueur – Quiproquo de situation – Ronflements – Surpris·e dans une position gênante

Scénario > Contexte spatio-temporel

Boîte de nuit

Scénario > Dialogue

Simule un passage dans un tunnel/une mauvaise réception au cours d’une conversation téléphonique

Scénario > Ficelle scénaristique

La chatte à Mireille

Thème > N’importe quoi

Accessoire > Gaspillage alimentaire

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

Créée

le 12 août 2024

Critique lue 7 fois

Critique lue 7 fois

D'autres avis sur Lommbock

Lommbock
IncredulosVultus
7

La beuh est l’avenir de l’Homme

Des choses gentilles à dire sur ce film : 15-20 ans après l’aventure pizzeria/trafic de canabis, Stefan (Lucas Gregorowicz) a fait sa vie à Dubai où il s’apprête à se marier, Kai (Moritz Bleibtreu)...

le 12 août 2024

Du même critique

Beetlejuice Beetlejuice
IncredulosVultus
5

Déterrer pour mieux réenterrer

Dans la série des j’en attendais rien mais je suis quand-même déçu de rentrée, s’il n’y avait pas eu la nomination de Michel Barnier au poste de premier ministre, Beetlejuice, Beetlejuice aurait...

le 7 sept. 2024

14 j'aime

2

Supermarket Woman
IncredulosVultus
8

Les têtes de gondole, c’est sa grande passion !

Des choses gentilles à dire sur ce filmUn peu comme ont pu le faire le tandem Kervern/Delepine dans Le grand soir, Juzo Itami réussit à rendre fascinant et beau un univers qui ne l’est pas forcément...

le 12 sept. 2022

4 j'aime

V/H/S/99
IncredulosVultus
6

Skip to the end

Les V/H/S se suivent et se ressemblent. Cette fois encore, on baille plus ou moins poliment jusqu’à l’arrivée du bon segment. Il y a bien un petit quelque chose avec l’animation des petits soldats...

le 19 oct. 2023

3 j'aime