Documentaire de 1965 évoquant le Swinging London, le côté sombre de la capitale anglaise, ou encore les modes du moment. Enfin, je dis "documentaire", mais il est très écrit, inclut des scènes de fiction, joue avec le spectateur, et assume pleinement de se vouloir aguicheur avec nombre de scènes dénudées. Il est classé X, mais cela ne m’apparait pas justifié ; la seule fois qu’une stripteaseuse s’effeuille complètement, elle est cadrée au-dessus de la ceinture.
Ce film essaye de proposer un instantanée de son époque, et pour se faire, le réalisateur se montre extrêmement bordélique. Il va dans un club de beatniks leur demander ce qu’ils pensent du mariage, tourne dans des cabarets, suit une stripteaseuse dans une école de striptease puis au travail, parle d'échangisme, filme un accouchement – et la classification vient peut-être plus de ce passage en particulier – décrit l’enregistrement fictif d’une publicité, évoque des cas d’assassinats de prostituées, interroge des bikers, va chez un marchand de chapeau et à un défilé de robes osées,… Il est difficile d’en retirer un fil conducteur, mais de par son montage et divers artifices, le résultat s’avère à la fois fascinant et intriguant, jamais ennuyeux.
Il propose aussi sa dose d’humour, à travers une opposition entre le producteur et le réalisateur du long-métrage – qui, en réalité, sont une seule et même personne – le premier cherchant manifestement à faire dans le cinéma d'exploitation, tandis que l’autre possède des velléités artistiques et essaye de pervertir les intentions de son commanditaire, avec notamment une scène dans les bains turcs. Les deux viennent donc de temps en temps interrompre le narrateur pour confronter leurs visions.
Cette approche, tenant autant du documentaire que du documenteur, avec même un côté carrément meta, permet d’aboutir à un film certes anarchique dans sa construction, mais réellement surprenant, avec beaucoup de poitrines. Finalement, il s’agissait peut-être du meilleur moyen de représenter le Swinging London.