Je me doutais bien en voyant la note de @RKM que j’allai pas me retrouver face à une œuvre majeure de la Daiei ; Ichikawa ou pas. Mais j’ai une filmographie à approfondir (celle de Raizo), je ne connais pas Kazuo Ikehiro —tout au plus sais-je qu’il a signé quelques Zatoichi parmi les moins dégueulasses si j’en crois les moyennes de mes éclaireurs, et j’avais le film sous le coude ; alors…
LWI n’est pas la purge à laquelle je m’attendais, m’enfin c’est tout de même bien fadasse tout ça, et c’est bien dommage quand on a Ichikawa pour camper un bakuto surnommé « l’éventreur » évoluant dans le milieu des yakuzas itinérants. D’autant plus décevant venant d’un réalisateur ayant justement déjà abordé le thème sur Zatoichi ; bakuto célèbre.
On se retrouve avec des personnages anecdotiques ou caricaturaux, de la tragédie amoureuse pour cause de manque de classe sociale, un bâtard qui traine et qui confond son oncle et son père, et Ichikawa au milieu qui décide de se prendre autant au sérieux que le reste, voix caverneuse de rigueur, histoire de prouver que son personnage est profond. Même Isamu Nagato, déjà vu dans le sympathique Lady Sazen, semble se raconter des histoires (en même temps c’est le narrateur…).
Ça ne me causerait pas trop de souci si la mise en scène des moments tragiques n’était pas si boursoufflée ou pompeuse —surtout que le fond n’a rien de vraiment transcendant, et si Ikehiro n’avait pas eu l’obscure idée de sous exposer tous ses combats, à tel point qu’on voit absolument rien du bordel ambiant et qu’on se demande quel intérêt a un cinéaste japonais de brider ses acteurs, encore jaunes et dynamiques.
Seule une fulgurance retiendra l’attention au bout d’une heure et pendant 3 secondes durant lesquels nos yeux restent écarquillés devant un geste magnifique et monté aux petits oignons.
Allez comprendre.
Dommage, car ça débutait bien avec un générique chanté par un crooner japonais des sixties, du genre qui rappelle un peu le générique de la série nippon de Spiderman ; c’était prometteur d’entendre ça tout en regardant la silhouette d’Isazo évoluer de dos face au crépuscule. En plus il y a de beaux décors de studio comme je les aime : cours arrières, chemin de forêt avec ruisseau, décor champêtre enneigé etc.
Le tout noie son potentiel dans pas mal de lourdeur et de choix de mise en scène peu convainquant —si ce n’est peu convaincus. Une heure trente qui laisse l’impression d’avoir affaire à un simple film de commande pour payer les impôts, sans véritable charme ni âme, sans être non plus tout à fait médiocre.
Dispensable, en tout cas.