Lone Wolf Isazo, un titre qui en dit long sur la condition du Isazo en question, rônin solitaire qui erre dans un Japon féodal sous le joug des clans yakuzas. Il semble avoir perdu toutes illusions sur les notions d'honneur dont on veut l'affubler quant à sa réputation de sabreur émérite.
Interprété par Raizo Ichikawa, l'une des stars du genre que l'on catégorisera dans le rayon des grands interprètes du chambara et du jidaï-geki aux côtés des Tatsuya Nakadai, Shintarô Katsu et autres Tomisaburo Wakayama, le loup solitaire Isazo est un samouraï qui semble avoir perdu tout ressentiment envers les codes d'honneur et autres élévations prédominant dans la fratrie des sabreurs héroïques. Il s'adonne au jeu sans réelle conviction, tente d'éviter les provocations que de jeunes sabreurs en quête de célébrité lui font subir, c'est un samouraï en quête de rédemption et de repos.
Réalisé parfois avec une certaine paresse et quelques raccords douteux, sans réel génie par un artisan pourtant plutôt doué, Kazuo Ikehiro, auteur de quelques Zatoichi plutôt réussis et de quelques épisodes de la saga Nemuri Kiyoshiro avec le même Raizo Ichikawa, ce chambara crépusculaire possède malgré tout quelques qualités graphiques indéniables et prévaut pour quelques plans somptueux sous la neige, ...ah la neige dans le Japon des samouraïs..., et deux ou trois joutes d'un bon niveau. Il aurait cependant mérité un traitement moins alambiqué ayant tendance parfois à partir dans le zig et le zag et a usé de raccords douteux aux ficelles plus qu'usées.