Le football, sport aux multiples facettes, indéniablement miroir de l'évolution de notre société contemporaine. Sport d'origine bourgeoise, que le prolétariat a aduler et adule toujours. Aliénation pour les uns, passion populaire pour les autres, Ken Loach nous montre avec justesse le formidable pouvoir que ce sport peut avoir. C'est l'histoire d'une lutte menée par cette bande de potes et postiers, geek et amoureux de Manchester United, face à toutes les épreuves et les difficultés que la vie traîne dans son sillage impassible (et que la capitalisme accentue indéfiniment).
Les fans de football seront particulièrement touchés. La petite bourgeoisie intellectuelle de gauche, pour qui football n'est qu'aliénation pourra peut-être entrevoir la puissance de ce jeu, que le prolétariat tente toujours de se ré-approprier face aux coups de butoir de la société du spectacle lucratif. "Dans un stade, on peut chanter avec ses potes, rires, danser, pleurer, oubliez nos emmerdes". Albert Camus ou Antonio Gramsci avait perçu tout cela et bien plus encore. Ken Loach également et sa justesse d'écriture nous livre un très beau film, difficile à catégoriser et cela n'a d'ailleurs pas d'importance.
À chaque passe, quelque chose de plus grand que nous s'écrit. Que vive le football populaire ! Et particulièrement en ce moment ...