Chiant, téléphoné et sans réflexion

Récemment remarqué, Looper fait parti de ces films encensés par la critique car il propose soit disant quelque chose de nouveau et de neuf, allant jusqu’à être comparé à l’illustre et irremplaçable Matrix. Des propos sortis sans une once de réflexion tant celui-ci est loin, bien loin d’être comparable à son maître.

Il est déjà difficile de trouver quelque chose de neuf à Looper, vu que le concept de voyages dans le temps à été usé jusqu’à la moelle au cinéma. Ce qui le caractérise, comme son nom l’indique, c’est cette notion de Looper qui sont chargés de se débarrasser d’éléments gênants du futur, dans le passé où ils vivent. Un procédé intéressant, qui impliquera que notre héros interprété par Joseph-Gordon Levitt se retrouvera confronté à son futur lui, joué par Bruce Willis. Encore faudrait-il que tout cela possède un quelconque intérêt car ici Rian Johnson s’est lamentablement ramassé sur la marche du scénario. Le réalisateur avait sans doute beaucoup de choses à dire ou la volonté d’exposer des idées à la pelle, encore fallait-il se concentrer sur au moins une seule.

On est donc en face d’une intrigue mal amenée, celle-ci nous plongeant au départ dans un univers sans réelle identité grâce à une narration pas vraiment agréable, histoire que l’individu lambda se retrouve pas largué à cause d’une soit-disant complexité. Ici Rian Johnson survole complètement son idée, préférant rapidement confronter son héros à son futur. Le problème est qu’à partir de ce moment, il ne sait plus vraiment quoi faire ni dire avec son sujet, la discussion entre Joe vieux et Joe jeune en étant la parfaite illustration. A partir de là et si on y réfléchit un minimum on comprendra donc rapidement ou le film nous emmène, sans que pour autant celui-ci ne nous donne de réponses. Jamais pendant le reste du film, celui-ci essaiera d’imposer une réflexion concernant le passé et le futur, à part les déjà connus paradoxes temporels.

Le plus grand souci au final est que la bobine ne produit qu’un effet d’ennui sur son auditoire, la chasse à l’homme espérée étant décomposée en deux parties. Décousu et souffrant de lourds problèmes de rythme, jamais Looper n’intéresse ou intrigue malgré la vaine tentative de Rian Johnson de donner de l’importance à sa notion télékinésique. Il vient même à sombrer dans le ridicule le plus total avec cet enfant aux pouvoirs incroyables. D’autant plus que la multiplicité des personnages et de leur manque de profondeur nuit grandement à l’immersion. Il en va tout autant pour son aspect visuel ou le réalisateur ne sait pas quoi faire, naviguant entre la vision d’auteur et les effets de style inutiles.

Bref Looper est un véritable ratage, un film qui se veut intelligent mais qui n’impose aucune réflexion à son spectateur, préférant le laisser s’émerveiller devant une soi-disant vision de créateur. Complètement décousu et mal rythmé, le film est d’un ennui implacable et laissera même l’amateur d’action sur sa faim, les scènes de shoot étant tout bonnement ridicules. On à le sentiment d’avoir devant soi un film qui veut ressembler à ce qu’à pu être Inception en son temps, sauf qu’il ne sait ni comment le faire, ni quoi faire pour y ressembler, et ce n’est pas la simple notion de Looper qui relèvera le niveau. D’autant plus que l’univers dépeint ainsi que les quelques lens-flares à l’écran n’ont rien de « futuristes ». Morale, quand on à des idées et qu’on fait n’importe quoi avec, ça devient merdique.
Florian_Bodin
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le 2 nov. 2012

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Florian Bodin

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